jeudi 27 mars 2025

Légendes Gaspésiennes: Le Sabbat Des Chats




Son nom était monsieur Sasseville, il détenait le contrat de la poste. Il parcourait les chemins toute l'année avec son sac sur le dos, contenant le courrier. En ce temps-là, il marchait sur la grève, en toute quiétude, le long du fleuve Saint-Laurent. 

Mais dès la venue du printemps, il devait contourner de gros morceaux de glace, collés les uns sur les autres. Ce qui devenait un trajet bien difficile et non sécuritaire. 


Un certain soir, il avait été retardé par cette météo désastreuse, cadeau gratuit, de Dame Nature. Il se pointa le nez, environ vers neuf heures, à Mont-Louis. Il était très en retard sur son horaire.

Une excellente raison pour que le maître de poste lui propose de ne pas continuer son voyage et de coucher sur les lieux. 


Il rejeta la proposition en disant qu'il devait continuer et qu'il ferait le trajet de nuit. Quand il arriva tout près de la Rivière-à-Pierre, devant un pont et face à de gigantesques montagnes, il entendit un fracas épouvantable, qui se rapprochait de lui à une vitesse éclair.

La peur le figea sur place et il s'empressa de faire son acte de contrition. Il s'est enfoui la figure dans la neige et son sac, très pesant de malle, lui claqua en arrière de la tête. C'est alors que des hurlements de chats enragés s'élevèrent dans l'air frais du soir et diminuèrent à mesure que les félins devenaient invisibles.



Lorsque Sasseville arriva au village voisin, il raconta son aventure inimaginable. Les habitants lui affirmèrent qu'il avait eu de la chance, parce que ces chats habitaient, depuis longtemps, le Pont des Chicanes et de plus, ils étaient ensorcelés et bien dangereux. 

Ces derniers se comptaient par centaines autour de ce pont. Certains soirs de pleine lune, ils ne se gênaient pas pour attaquer et faire peur aux passants, qui osaient s'aventurer trop près de leur territoire.


Ce manège punitif existait depuis bien longtemps déjà. Cette vengeance féline avait pour but de sanctionner ceux qui s'étaient chicanés, en refusant de fournir le bois nécessaire, lors de la construction de ce pont damné.

D'après Les Légendes Gaspésiennes
Adapté et publié par Martine Pelletier
Photos: libres de droits

 




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