jeudi 10 mars 2022

Sardou: un message d'espoir









Mon nom est Sardou. Je vous écris cette missive d'espoir, afin de réconforter tous ceux et celles qui ont perdu un animal, qu'ils chérissaient tant. J'ai quitté avec regret ma maîtresse, Martine, il y a de cela plusieurs années déjà. Pour elle, j'étais son compagnon à la voix d'or, car japper était presque mon passe-temps préféré.

Elle me disait souvent que j'avais un charme fou, avec mon pelage noir et blanc, mes pattes élancées et surtout, mon oeil couleur de ciel bleu. Comme le temps s'envole vite! Et bien oui, le 11 avril 2014, à l'âge bien sonné de 14 ans, je franchissais le pont Arc-en-ciel, pour me diriger tout droit, vers le pays merveilleux des animaux disparus. 


Je ne pourrai jamais oublier celle, avec qui j'ai passé, des années de petits bonheurs canins au quotidien. Comme tant d'autres animaux, j'ai été abandonné tout jeunot, on ne voulait plus de moi. C'est, attaché à une corde, à la porte de l'école Saint-Joseph, à Mont-Joli, que j'ai rencontré ma généreuse samaritaine. Celle qui allait prendre soin de moi, tout en me donnant une vie de rêve.

Oui, une vie à la hauteur du chien que j'étais: aventurier, protecteur, énergique, indépendant, têtu à mes heures et doté d'une forte personnalité canine. Presque toutes les qualités de ma maîtresse! C'est bien comique! On formait un superbe duo, vous pouvez me croire! 

Que de souvenirs se bousculent dans ma tête, de ce bout de chemin trop court, d'aventures au pluriel! Des excursions automnales en forêt, des promenades inoubliables à la plage, des balades improvisées en convertible. Et que dire de ces fantastiques après-midis, passés à la petite roulotte, agrémentés de baignades interminables, dans les eaux du majestueux fleuve! 

Ces doux moments, suivis d'un petit feu de bois flotté, juste avant, que monsieur le soleil descende doucement dans les bras de la mer. Que j'avais hâte, par la suite de manger du spaghetti, mon mets préféré, qui me faisait saliver à coup sûr! Une fois n'était pas coutume! 



Maintenant, laissez-moi vous parler du pays de ma nouvelle existence. Un pays aux mille couleurs de l'arc-en-ciel, un pur délice pour les yeux! On y retrouve des prairies et des collines à perte de vue, où nous pouvons courir et jouer en toute liberté. Il y a de la nourriture en abondance et de l'eau fraîche pour nous désaltérer. 

La température y est toujours douce et tempérée, ni trop chaude et ni trop froide. Jadis, nous étions vieux ou malades, mais ici, nous retrouvons notre regain d'autrefois et l'immense bonheur de vivre, comme dans nos souvenirs de jeunesse de nos nombreux jours heureux. 

Je peux vous dire, que nous vivons dans l'allégresse, mais il nous manque un petit quelque chose: une personne que nous avons quittée à grand regret. Nous jouons et nous courons ensemble, sous un ciel toujours lumineux, mais je sais qu'un jour, pas si lointain, notre regard fixera intensément l'horizon. 

En courant à la vitesse de l'éclair, volant presque comme des oiseaux ivres de liberté, au-dessus de l'herbe verte, nous irons chacun de notre côté, près du pont Arc-en-ciel. À cette rencontre tant attendue, de cet être très cher, que nous n'avons jamais oublié. 

Et quelle merveilleuse rencontre, ce sera! Des étreintes à ne plus finir! Le visage humide de baisers, sans cesse renouvelés, de délicieuses caresses sur notre tête, tant chérie et nos yeux plongeant dans ce regard fidèle, mais toujours présent et cher à notre coeur. Alors, ensemble, nous traverserons le pont Arc-en-ciel,  pour ne plus jamais se quitter. 

Publié par Martine Pelletier (auteure)

Photos: Martine Pelletier