mercredi 30 avril 2025

Il était une fois, au bord du fleuve...


Il était une fois, au bord du fleuve...

C'était par une superbe matinée du mois de juillet où le soleil dardait ses chauds rayons lumineux sur le majestueux fleuve Saint-Laurent. 

Comme d'habitude, au programme, joyeuse promenade et surtout baignade pour les chiens de la maisonnée. Ils sont de véritables adeptes de l'eau de mer et des champions incontestés de natation. 

Jamais, ils ne sont privés de ce rituel, car il fait partie intégrante de leur personnalité canine et notamment de leur développement. Si tu diffères du fait que ton chien aime faire trempette, alors tu devrais adopter un animal qui n'apprécie pas l'eau. 

Omettre cette évidence, peut conduire à des problèmes de santé et de mauvais comportements chez l'animal, c'est scientifiquement prouvé. 


Comme mes compagnons canins sont aimables et adorent la compagnie, c'est assurément qu'ils veulent se lier d'amitié avec les randonneurs de la grève. Pour eux, ce sont de nouvelles personnes à connaître, tout en quémandant au passage quelques caresses gratuites qui sont toujours pour eux les bienvenues.

C'est alors que j'aperçus, perchée sur une roche, non pas un oiseau de mer, mais un drôle de personnage féminin. Elle avait quasiment les cheveux pointés vers le ciel. 

De plus, elle criait à s'en fendre l'âme. Une guêpe l'avait-elle piquée au passage? Avait-elle vu un monstre marin sortir tout droit des abysses de la mer? Ce dragon maritime avait peut-être décidé de faire une randonnée fortuite sur la plage. Qui sait?

C'était à mourir de rire. Les chiens tournaient autour de la roche comme dans un manège de carnaval. Ils admiraient cette superbe apparition sortie tout droit des profondeurs du grand fleuve. Pour eux, c'était une vraie sirène de mer. Ah! Ah! 

Cette fée des mers me criait de rappeler mes chiens, qu'ils allaient la mordre. Elle disait avoir peur des chiens... non juste de mes chiens. C'est la pure vérité. Et, de son côté, elle savait bien que mes chiens ne représentaient aucune menace. 

Imaginez! Des labernois, les protégés de la Fondation Mira. Des chiens d'une douceur infinie, aux services de personnes qui ont grandement besoin d'assistance au quotidien. Impossible que leurs crocs soient sortis en permanence comme des guerriers prêts au combat.


Évidemment, je suis très prudente, lorsque j'aperçois des touristes étrangers sur la grève, je les rappelle immédiatement à l'ordre. Mais, dans cette situation, je savais bien qu'il n'y avait aucun danger à l'horizon. 

De plus, je connaissais cette charmante promeneuse. Et, bien non, il fallait que la sirène apeurée joue un rôle de martyre du moment. Peut-être aussi pour pouvoir le raconter aux autres, épater la galerie et attirer l'attention sur elle. Et, s'exclamer, en compagnie de ses pairs, encore et encore: elle, puis ses chiens! Je connais par 💗 cette expression pour me caractériser.


C'était vraiment une situation loufoque. J'avais beau lui dire de ne pas s'énerver, de rester calme. Mais, peine perdue. Les chiens voulaient à tout prix conclure un pacte amical. Mais, en vain. S'apercevant à l'évidence qu'ils perdaient leur temps, ils sont revenus vers moi, très déçus. 

Voyant le faux danger écarté, la belle en détresse s'est empressée de poursuivre sa route sur la grève d'un pas décidé. En n'oubliant surtout pas de se retourner pour être certaine de ne pas être suivie par la meute noire et indésirable de la vilaine Martine. Tout un tableau coloré, digne d'un festival d'humour.

Croyez-le ou non, quelque temps après, cette désespérée de la roche gardait et promenait un gros cabot. Tout cela pour faire plaisir à une dame partie en voyage. Elle n'aime pas les chiens? Bien oui! Pour bien paraître, juste ceux qui, à ses yeux, sont bien élevés et dont les maîtres sont d'une élite sociale plus élevée. Une vraie parodie de la vie.


Mais ne vous en faites pas trop pour moi. J'ai l'habitude, avec les années, à ce genre de comportement. Je continue à sourire et à mourir de rire. Ainsi, cela nourrit mon imaginaire et ma passion pour l'écriture. Mes textes deviennent encore plus croustillants. Alors, j'en profite à plein régime. 

Quel immense bonheur aussi de vivre avec mon escouade canine, loin des contraintes de certains humains, qui n'acceptent tout simplement pas les différences et la vie des autres.

Publié par Martine Pelletier (auteure)