Un jour, l'épouse donna l'hospitalité à des naufragés, mais malheureusement, elle n'avait rien à leur offrir à manger. Un des marins, lui dit, qu'elle pourrait facilement obtenir une vache, en faisant une demande au génie des eaux, qui avait sa cachette dans l'anse, où son mari pêchait quotidiennement.
Sans perdre un instant, elle pressa le pas, pour aller faire sa demande, sans trop se poser de questions. Le lendemain matin, une surprenante vision l'attendait: une grosse vache broutait les quelques brins d'herbe friables, près de la vieille cabane.
C'est alors, qu'elle eut la brillante idée de faire beaucoup de beurre et de fromage, pour vendre aux habitants du village. Avec l'argent recueilli, ils construisirent une belle et grande maison.
Mais elle en voulait encore plus. Elle fit une autre visite au génie et lui demanda, cette fois-ci, trente vaches. Avec les gros profits obtenus de cette acquisition, le pêcheur, sans hésiter, s'offrit en cadeau, une magnifique goélette neuve.
Encore une fois, insatisfaite, la femme se dit que si un pont existait entre l'île et les côtes gaspésiennes, ses vaches traverseraient, pour brouter l'herbe des vastes champs, pour revenir le soir sur l'île, pour se faire traire.
Le bruit des sabots des vaches se fit entendre tôt, le matin, sur le long pont de bois, qui était apparu pendant la nuit. Folle de joie, elle revêtit une jolie robe neuve, et se rendit, toute pimpante, sur le pont. Soudain, le pont s'écroula et la pauvre femme tomba à la renverse dans l'eau.
Lorsqu'elle reprit ses esprits, elle portait une de ses vieilles robes et se retrouvait près de son vétuste logis, accompagnée de son mari, réparant un désuet filet de pêche.En souriant, ce dernier lui mentionna, qu'elle avait sombré dans un profond sommeil, en travaillant avec lui, sur le site de pêche. Et qu'il l'avait ramenée, endormie, à la cabane. De la voir, aussi éberluée de stupeur, il lui dit qu'elle avait sans doute fait un très mauvais rêve.
L'été suivant, une goélette, chargée de bois et d'animaux, fit naufrage sur la rive, non loin de leur porte. Le mari récupéra tout le bois possible, pour construire une jolie maison. Et sa femme, comblée de bonheur, y adopta une vache et son veau, qui avaient survécu, par miracle, au naufrage.
Il faut parfois rêver nos rêves, pour qu'ils se réalisent en ne demandant toutefois que l'essentiel!
D'après Les Légendes De La Gaspésie
Adapté et publié par Martine Pelletier
Photos: libres de droits
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