dimanche 29 septembre 2019

Domaine du Grand Semeur



                         



                                              

La maison ancestrale bâtie en 1880 a vu grandir les 13 enfants de Omer Pelletier et de Émilienne Couillard. C’est aussi dans cette demeure que leur fils, Roland, a été séduit par Oda Bérubé, cette jeune fille réservée et travaillante qui était aide-domestique pour la famille après avoir travaillé dans un des nombreux établissements touristiques de Métis-sur-Mer. Les grands-parents passaient la période estivale dans leur maison d’été: le petit fournil, située juste à côté de la grande demeure familiale. De cette union, sept enfants sont nés et ont eu le bonheur de vivre dans ce nid douillet avec vue magnifique sur le grand fleuve avec ses rives invitantes: terrain chéri des jeux de leur enfance.


Martine, enseignante à la retraite, habite avec fierté maintenant la maison de ses ancêtres. Avec l’aide de son conjoint Claude, elle poursuit la tradition de son père Roland en prenant soin des majestueux arbres qui montent la garde sur la propriété. De plus, animaux, jardins de plantes vivaces, bassins aquatiques, création de personnages loufoques, sculptures en bois flotté caractérisent ce havre de paix teinté d'histoire et protégé par un micro climat. Petit paradis coloré et féerique à la fois où il fait bon vivre!

C’est le Domaine du Grand Semeur! Le nid familial de la famille Pelletier! Là, où tout a commencé!


                   
Publié par: Martine Pelletier ( auteure )
                   Photos: Martine Pelletier

Papou


HISTOIRE VRAIE (1) Papou


Je vais vous raconter mon histoire. Elle est triste et heureuse à la fois. Je suis né dans une étable. J'avais aussi trois frères. Notre maman nous a nourris et aimés tendrement, mais un jour, en traversant la route 132, elle est partie pour la contrée lointaine des félins disparus, en nous laissant orphelins. Et le coeur en mille éclats! Que faire? Elle nous avait appris quelques techniques de chasse, alors nous sommes partis gambader autour de la ferme car il fallait bien manger pour survivre? On chassait et au crépuscule, nous revenions au bercail, soit dans l'étable pour dormir blottis ensemble bien au chaud dans la paille.

Un jour, en parcourant notre environnement, nous avons vu une madame aux cheveux couleur du soleil qui venait d'arriver dans la grande maison qui n'était pas habitée depuis quelques mois déjà. Quelle surprise de constater qu'elle nous regardait avec de l'amour dans les yeux! On s'est dit, si elle est gentille, elle va peut-être nous donner un petit buffet de temps en temps. Et comme par magie, notre souhait s'est réalisé! Chaque soir, à la même heure, nous avions notre pâtée exquise qui nous chatouillait les babines. Les années passaient et nous étions toujours au rendez-vous pour déguster ce qu'elle nous préparait assidument avec son grand cœur.

Mes frères étaient vraiment aventuriers et c'est ainsi qu'un après l'autre, en traversant encore la route dangereuse, ils ont franchi le pont Arc-en-ciel pour aller rejoindre notre maman au paradis des félins. Là, je suis devenu encore plus orphelin, tout seul pour affronter tous les dangers qui se présentaient à moi au quotidien. Pas le choix de survivre! Lorsque mon estomac criait famine, je me rendais confiant sur la galerie de la dame manger les délices dans ma gamelle même en hiver et sans raquettes, je vous le dis! Mais avec ma décennie de vagabondage et des dizaines de descendants, je me suis dit: c'est assez, je mérite une retraite en or!

Un matin de grand froid, ma bonne samaritaine m'a invité à entrer au chaud avec mon repas. Il faut que je vous dise qu'elle m'a apprivoisé bien avant en me parlant gentiment et en me caressant près de mes oreilles qui étaient si souvent blessées. Bien oui! J'étais un rebelle à mes heures et j'en suis très fier. C'est pour cette raison qu'il y en a une qui reste constamment au repos. Je savais qu’elle avait le cœur immense comme le majestueux fleuve. Elle m'a pris sous son aile, elle m'a conduit chez le vétérinaire pour vérifier mon état de santé et me faire opérer.

Maintenant, je peux juste admirer les splendides femelles qui passent devant moi en dandinant leurs jolies fesses et cela me suffit amplement, croyez-moi! Ah! J'oubliais, je me nomme Papou, nom original, n'est-ce pas? Je suis fou de joie de vivre dans ma nouvelle demeure, un complexe pour félins qui se nomme La Chamine, un endroit de rêve avec de nombreux amis où les couchers de soleil sont à couper le souffle!

Je suis heureux et je mène une vie de pacha au Domaine du Grand Semeur!

Quelle splendide retraite!   Pour un splendide Papou!

Publié par:
Martine Pelletier ( auteure )
Photos: Martine Pelletier