Les greniers étaient complètement vides
C'était une épidémie terrible
Qui décimait les troupeaux
Dans les vastes champs et sur les coteaux
Il n'y avait plus de viande à manger
Ainsi, les chiens et les chats devaient chasser ou pêcher
Le village de Cap-Chat ne vivait pas dans l'allégresse
C'est ainsi qu'un pauvre chat affamé
N'ayant rien à se mettre sous la dent
Se rendit un midi sur la grève, d'un pas confiant
Pour y trouver de délicieuses gueulées
Après avoir surveillé les vagues
Qui n'apportaient que des algues
Il se mit à observer une cavité
Sur la rive, sise au milieu des rochers
Il vit alors une famille de petits gibiers
Qui s'apprêtaient à sommeiller
Oh! Non! Ce n'était pas imaginaire
Il débordait d'une immense joie
Il décida de camper tout près de ce repaire
Pour attendre patiemment ses proies
Une petite bête osa pointer son nez au soleil
Pensant que le chat avait sombré dans le sommeil
Malheur! Elle fut, à toute vitesse de l'éclair, happée
Pas le temps d'avoir peur et surtout de crier
En faux samaritain, il laissa les autres s'échapper
Pour avoir le plaisir, sur la grève, de les attraper
Repu et fier de son exploit de l'instant
Il retourna fièrement au village
C'est alors qu'il rencontra un animal puissant
Qui lui dit dans son propre langage
Qu'il sera dans la pierre du gros cap, métamorphosé
Et, enfermé jusqu'au bout de l'éternité
Afin de démontrer à ceux de sa race féline
Son attaque cruelle et tellement sauvagine.
Écrit et publié par Martine Pelletier (auteure)
D'après les Légendes du Saint-Laurent
Photos: mon choix et libres de droits