jeudi 1 mai 2025

Les chiens noirs: ces mal-aimés?


Tous les toutous ne sont pas égaux. En effet, entre les effets de mode et les superstitions, certains chiens ont plus la médaille d'or que d’autres. Cependant, on s’arrête souvent à l’apparence physique d’un toutou, parfois même plus qu’à son caractère. Et, le moins qu’on puisse dire, c’est que la couleur noir n’a pas un grand succès.

Les refuges et les associations ont remarqué que les chiens de couleur noir ont plus de mal à trouver une famille. Par conséquent, ils sont plus fréquemment euthanasiés que les animaux d'autres couleurs plus claires.

Il y a plusieurs explications. Tout d’abord, les chiens de couleur noir sont généralement moins photogéniques. Il est plus difficile de prendre une ravissante photo d’un chien de couleur noir. S’il a en plus les yeux sombres, son expression est encore plus compliquée à capter. Pourtant, ils ont pourtant un charme fou quand on regarde au-delà de ce détail.

Certes, la couleur noir a une connotation plutôt négative. Le noir, c’est la couleur du deuil, de la tristesse, du désespoir. Pas étonnant que les chiens de couleur noir peinent souvent à trouver preneur…

Les chiens noirs sont également stigmatisés dans la littérature et au cinéma. Les chiens noirs sont souvent décrits comme des créatures malfaisantes. Ils sont toujours méchants, agressifs, sournois... 

Et, cela va même encore plus loin. Par exemple, dans le roman de Sir Arthur Conan Doyle, « Le chien des Baskerville », l’auteur ne décrit pas la couleur du chien. Toutefois, sur la couverture du roman, on voit habituellement un chien de couleur noir.

Dans la mythologie grecque aussi, le chien noir symbolisait des choses terribles, en particulier la mort. Dans la culture britannique aussi, il existe une légende du chien noir. Une créature synonyme de mort qui apparaîtrait continuellement lors d’orages. 

Même dans la symbolique des rêves, le chien noir n’est pas un bon signe. Rêver d’un chien noir peut avoir plusieurs significations, toutes négatives. Cela peut représenter une trahison, une infidélité ou une dépression. Les chiens noirs souffrent peut-être également de la superstition liée aux chats noirs.

Mais, pour ma part, c'est bien différent. Je suis bien loin de ces verbiages sans intérêt. Depuis longtemps, j'ai côtoyé et je côtoie encore des chiens tout noirs ou avec seulement un peu de blanc et je me sens super bien avec eux. 

Leur intelligence n'a rien à envier aux autres canins de pelage plus clair. La preuve parfaite: les chiens de la Fondation Mira sont tous des chiens noirs ou sertis de blanc et ils sont des plus populaires et dotés d'une surprenante intelligence. 

Effectivement, un chien noir a un regard différent et spécial. Il inspire le respect le plus total. Une meute de chiens noirs, c'est impressionnant à rencontrer. 

J'en sais quelque chose lorsque je me promène sur le bord du fleuve. Plusieurs personnes vont se cacher plus loin sur les rochers. Parfois, je me demande si elles ont envie de faire trempette dans le fleuve. Elles rebroussent chemin pour ne pas avoir à passer à côté d'eux. Pourtant, ce sont de gros toutous bien éduqués et dépourvus de malice. 

Même dans ma famille, on dit souvent malicieusement, et cela, depuis toujours: Elle et ses chiens... Certains les ignorent tout simplement ou restent plantés comme des piquets de clôture, sans aucune caresse de leur part. Quel triste tableau! 

Mais, cette situation, aujourd'hui, me laisse complètement indifférente. Je suis une grande optimiste et j'ai appris à voir, au fil du temps qui passe, la vie autrement, avec mes chiens que j'ai baptisés: Mes Perles Noires.

Publié par Martine Pelletier (auteure)

Photo: Martine Pelletier

Titre honorable de mouton noir

Dans bien des familles, il y a souvent une personne qui dérange, celle qu'on qualifie de "mouton noir".

Elle est celle qui ne joue pas le jeu des faux-semblants, qui refuse de suivre aveuglément les règles tacites d’un système dysfonctionnel.


On la critique, on l'exclut parfois, mais en réalité, elle est généralement celle qui voit la vérité que les autres préfèrent ignorer.

Le mouton noir n’est pas le problème; il est le révélateur.

Il met en lumière les non-dits, pointe du doigt les incohérences et refuse de se conformer aux schémas destructeurs.

Son regard perçant fait peur, car il menace l’équilibre fragile d’un système fondé sur le déni et les faux semblants.

Mais, ce rôle, aussi difficile soit-il, est aussi une force.

Le mouton noir est fréquemment le premier à briser les chaînes du conditionnement familial, à choisir sa propre voie, à refuser de perpétuer des cycles toxiques.

C’est un chemin solitaire, douloureux parfois, mais il mène vers une liberté précieuse: celle d’être soi, sans masque, sans compromis.

Si vous vous reconnaissez dans ce rôle, sachez que vous n’êtes pas seul.
Votre lucidité est une richesse, votre capacité à voir au-delà des apparences est un cadeau.

Ce que l’on vous reproche aujourd’hui pourrait bien être ce qui vous sauve demain.

Alors, osez rester fidèle à votre vérité, même si cela signifie être différent et de même, être rejeté, mis à l'écart.

Soyez honoré d'être ce mouton noir qui dérange, c'est un titre teinté de liberté. Un titre qui qualifie haut la main la personne qui se tient debout, la personne qui n'a pas besoin de suivre le troupeau pour avancer dans la vie.

Oui, j'ose l'avouer aujourd'hui: je porte avec honneur ce titre.

D'après un texte de David Lefrançois
Publié par Martine Pelletier

La présence de nos absents

En silence, nous fleurissons leur mémoire, nous leur parlons comme s’ils étaient encore présents, sans savoir où ils sont vraiment. On les sent présents et protecteurs. On aime à croire que là-haut, ils veillent sur nous. 

Quand on ferme les yeux, ils nous lèguent leur regard, semblable à une boussole pour poursuivre notre chemin et l'orienter dans l'amour.  Que donnerait-on pour une réponse, un conseil de leur part, un mot pour dire… « Je veille sur vous »?

Et, il nous suffit de les évoquer pour qu’ils nous sourient dans notre plus beau souvenir, de leur visage le plus lumineux. Nos absents nous accompagnent. On ne peut rien leur cacher puisqu’ils nous regardent avec nos propres yeux. 

C’est une étrange et intime conviction que l’on ne peut partager qu’avec ceux que l’on aime, dans la confiance de n’être pas raillé, mais, au contraire, conforté.

Ceux qui nous manquent remplissent le vide de leur absence par une présence silencieuse et tendre. Toujours disponibles, ils sont auprès de nous, derrière nos paupières closes, dans les moments de doute ou de peur, dans les joies profondes.

Dans la douleur de les avoir perdus, il y avait cette impuissance à les retenir, à les aider, à les accompagner. Dans le chagrin de leur absence, on a le sentiment d’être guidés par eux, de leur conférer un rôle qu’ils n’ont ainsi jamais perdu.

En fermant les yeux, ils nous laissent leur regard, à la façon d’une boussole. Peut-être ont-ils besoin eux aussi de nos pensées, de nos lumières, pour éclairer leur route? Le chagrin n’est que le revers de l’amour. Mais, c’est encore de l’amour. Qu’il serait triste de n’être plus triste sans eux.

Au Panthéon de nos cœurs, nos absents ont toujours raison. Si l’on devait faire le portrait du bonheur, il aurait parfois le visage du chagrin, et la quiétude bienveillante de ceux qui nous ont quittés, mais qui veillent sur nous tendrement. 

C’est une image apaisante pour s’endormir, pour s’orienter, ou se perdre dans leur sourire. Il y a un peu d’infini dans cet amour-là. Ceux qui nous manquent semblent si sereins, si proches, comme en apesanteur…

Trouvent-ils en nous leur chemin vers ailleurs? Alors, les vivants deviendraient la maison de ceux qu’ils ont aimés. Et, si un jour, ils n’existent plus pour personne, auront-ils vraiment disparus?

Se sentir apprécié de son vivant, c’est savoir qu’il existe quelque part un après, un moyen de poursuivre la route ensemble. L’absence n’est pas qu’un vide. C’est aussi de l’amour qui nous accompagne. Servir encore, être utile à quelqu’un… Un beau destin pour nos absents.

Auteur inconnu

Photo: mon choix et libre de droits

Publié par Martine Pelletier


Mes messages de l'au-delà: Françoise



On dit souvent qu'il y a une sensation dans l'odeur de la mer qui rend l'âme heureuse. En cet après-midi du mois de juin 2024, le bord de la mer m'aspirait comme un aimant. C'est pour cette raison que je me suis rendue à mon coin de paradis: La Mer Si-Belle. 

C'était aussi pour préparer l'endroit pour y passer la saison estivale. C'était aussi une de ces journées à peine parsemée de quelques nuages cotonneux sur une mer d'un bleu profond. J'ai entamé mon travail dans la roulotte en plaçant quelques affaires là où elles devaient être. Il faut que je vous dise que j'adore décorer avec des babioles à la saveur maritime. Bien oui, pourquoi pas, on vit au bord du grand fleuve. Pourquoi s'en priver.

De la roulotte, on a une vue magnifique sur l'eau, on devient quasiment hypnotisé à observer toute cette étendue de nuances bleues se prolongeant jusqu'à l'horizon. Je n'ai pas pu résister à la tentation de me rendre jusqu'au fleuve. Une petite voix intérieure me prenait par la main pour m'y conduire.

Je ne voulais pas faire immense trempette comme les canards, car durant mon enfance, maman ne voulait pas qu'on se baigne avant la Saint-Jean Baptiste. Elle disait que c'était trop froid. Me tremper juste quelques instants les pieds dans une flaque d'eau ferait certainement mon bonheur. La grande baignade attendra à plus tard. 

Il faut que je vous dise que l'endroit n'est pas une plage de sable, mais une grève garnie de cailloux, de galets et de rochers. Je trouve le paysage extraordinaire, car, pour ma part, une longue plage avec uniquement du sable comme dans le sud, j'estime que cela devient ennuyant à la longue. 

Ce que j'apprécie à marée basse, c'est de m'étonner, à chaque fois, en découvrant les formes et les teintes diversifiées des roches. D'observer aussi la vie insoupçonnée et mystérieuse entre les rochers, dans les flaques d'eau, quand la mer se retire. 

Marchant prudemment, j'ai trouvé un emplacement propice pour m'assoir avec les pieds baignant dans un minuscule bassin d'eau. En regardant au loin, l'immensité de la mer, j'ai pensé à Françoise, partie le 16 mars de la même année, qui affectionnait aussi ce rituel marin dans toute sa simplicité. 

Tout était calme: pas de bateaux, ni d'oiseaux de mer, juste le clapotis des vagues faisant entendre, avec douceur, leurs murmures sur les rochers. Et, c'est à ce moment précis, sans trop m'en apercevoir, que je lui ai demandé de m'envoyer une manifestation de son bien-être, de son bonheur, de là-haut. 

Sans crier gare, une volée d'une cinquantaine de goélands sont apparus subitement dans le ciel. Ils venaient d'où? De nulle part! Ils volaient et s'amusaient à tout rompre dans le ciel, tournoyant au-dessus de ma tête en faisant entendre des cris de bonheur. 

C'était un sublime hymne à la vie. Ne me demandez pas la durée exacte de ce spectacle étourdissant. Je ne sais absolument pas. J'étais figée sur place. Je n'en croyais pas mes yeux et mes oreilles. Tout était déconcertant, musical et magique.

J'ai dit: Françoise, c'est toi. À ces mots, tous les oiseaux sont disparus comme balayés par une baguette magique. Et, apparut comme par enchantement, un magnifique goéland, solitaire, qui a tournoyé au-dessus de moi en entonnant des cris d'allégresse que je n'ai jamais entendus provenant d'oiseaux marins. Tout était euphorique. Je ne pouvais pas croire ce qui m'arrivait. 

Ce messager ailé a disparu, à son tour, comme par enchantement. Il n'a pris aucune direction dans le ciel. Je suis restée là, afin de savourer ce moment unique d'un message venu de l'autre ailleurs, de l'inconnu. Je remercie Françoise de m'avoir choisie pour venir vous dire tout simplement: 

Je suis passée de l'autre côté. 

Je savoure ma nouvelle vie. 

Je suis heureuse. 

Je ne vous oublie pas. 

Je veille sur vous tous.

Publié par Martine Pelletier

Photo montage: Martine Pelletier