lundi 30 septembre 2019

À ma mère



Tu m'as donné la vie
Par un glacial matin de janvier
Et passent les saisons et les années
Et grandement, je te remercie 

Tu es là, au cœur de mon présent
Fidèle comme toujours
Je suis encore ton enfant
Tu resteras toujours, ma maman d’amour

Tu aimais tant, d'une tendresse si profonde
Comme tu savais aussi te donner
Toi, le tour du monde
Tu le fais sûrement dans l’Éternité

Aux jardins du Paradis
Ton travail, tu l’as choisi
C’est de cultiver encore le bonheur
Comme tu chérissais les tiens et tes fleurs.

Publié par Martine Pelletier ( auteure )






Un nuage de tristesse sur les 150 ans



Dimanche 21 juillet 2019 … 15h00.  Les grandes Fêtes des 150 ans de Baie-des-Sables ont déjà pris leur envol sous l’immense chapiteau. Tous les gens présents ont l’esprit à la fête et c’est avec raison car la programmation nous en met plein la vue présentant une panoplie d’activités qui rejoint chaque tranche d’âge de notre fier village. Ils ont aussi hâte de feuilleter les pages du magnifique livre souvenir représentatif des gens de ce merveilleux coin de pays bercé par la mer bleue. Beaucoup d’intéressés s’entassent, fébriles devant le kiosque de la vente de cet ouvrage tant attendu. Fébriles de se rendre surtout à la section intitulée: Reprise des biens familiaux au fil des ans.  Tout comme eux, je suis de ces descendants fiers d’avoir repris ce que nos ancêtres ont bâti avec ardeur et amour durant des décennies.    




Que j’avais hâte de découvrir cette section réservée spécifiquement à ceux qui ont choisi de continuer l’histoire de leur famille avec fierté dont moi-même ! Fière de revenir après une passionnante aventure en enseignement, dans mon coin d’enfance que je trouvais extraordinaire et que je n’avais jamais oublié. Fière aussi de pouvoir vivre en harmonie avec la nature dans un décor enchanteur au bord de mon grand fleuve. Et surtout de poursuivre ma vie en toute quiétude dans la maison ancestrale de mes grands-parents avec mes amis poilus adorés!

Déception totale en ce bel après-midi pourtant ensoleillé! Une grande tristesse a envahi mon cœur en découvrant la page de mon frère Simon manquant beaucoup d’amour et aussi l’absence de publication de mes photos et texte concernant la maison plus que centenaire. Où sont passées ces photos? Elles ont peut-être décidé de s’envoler comme des plumes au vent! Ou ont-elles pris tout bonnement le chemin du quai pour une simple promenade du dimanche pour enfin atterrir on ne sait où. De source véridique, elles n’ont jamais voyagé avec les autres photos destinées à la publication de la section mentionnée ci-haut. Mystère et boule de gomme! Dois-je me transformer en madame Columbo afin de connaître toute la vérité?

Ma famille n’a pas eu une place de choix dans la réalisation de ce bel ouvrage comparativement aux autres familles dont les pages regorgent de contenu en qualité et surtout en quantité. Et croyez-moi, je suis heureuse pour elles. Est-ce un oubli ou un geste prémédité? J’ai ma réponse. Et les personnes fautives concernées ont elles aussi leur réponse bien enfouie au fond d'un tiroir de bureau. De plus, pourquoi ne pas avoir donné le choix aux gens concernés, s’ils le désiraient d’écrire leur texte? Ils auraient eu certainement une satisfaction et du bonheur à participer au succès de cet ouvrage souvenir.

Mais où est- donc passée la ferme dont le titre est: Ferme des Côtes? J’aurais pu fournir une superbe photo aérienne de cette ferme qui a appartenu à mes grands-parents, à mes parents et qui ont été gagnants de deux médailles d’Or du Mérite agricole provincial et que Simon a repris de main de maître. Mes ancêtres qui travaillaient sans relâche comme tant d’autres d’ailleurs, de l’aurore jusqu’au crépuscule aux confins de leur terre. Ces derniers n'étaient pas constructeurs de bungalow mais agriculteurs! 

Et où est passée la maison ancestrale de trois générations? Ce petit havre de paix avec vue grandiose sur le majestueux fleuve où mon père a planté des arbres à essences multiples. Ces géants de la nature  qui montent la garde sur ce petit domaine que je chéris tant et qui porte aujourd’hui le nom de Domaine du Grand Semeur en son honneur. Ce petit coin de paradis que Claude et moi embellissons selon nos humeurs, au fil des saisons avec créativité et fierté. Le vrai nid familial de la famille Pelletier, c’est la maison ancestrale, c’est là que tout a commencé avec comme complément la ferme. Que va-t-il rester aux descendants? Que va-t-il rester de leurs racines? Que signifiera pour eux ce mot d'une grande importance: patrimoine? Juste une page qui ne veut rien dire du tout et une autre invisible qui aurait dû y être. Et c’est pour cette raison que je ne veux pas rester léthargique face à cette désolante situation.

Décider de faire un livre, c’est fantastique et noble à la fois mais il faut faire attention pour ne pas jouer avec les sentiments des gens. La validation aurait dû se faire pour chaque famille comme on l’a déjà fait pour d’autres publications. En espérant que cette situation déplorable ne se reproduise plus dans un avenir rapproché. C’est pour cette raison que j’ai décidé de raconter mon histoire parce que pour moi, la justice a bien meilleur goût. Et je me suis toujours dit que les gens qui ne nous tuent pas nous rendent encore plus forts. C’est avec de sincères intentions que le Comité des Fêtes m’a promis une réparation en publiant ma page et en corrigeant celle de mon frère Simon suite à ma demande. Je les remercie grandement. C’est à suivre…

Je garderai quand même un agréable souvenir des activités des Fêtes, surtout de la superbe soirée rétro. Mais il y aura toujours un doute qui planera au-dessus de ma tête concernant la disparition mystérieuse de mes photos et l’absence de ma page. La vie est belle et je vais continuer de la savourer, fidèle à mon image de rebelle au cœur tendre!
Bel automne coloré à vous tous!

Publié par:
Martine Pelletier (  auteure )   Photos: Martine Pelletier
                                                              

La voix de notre enfance



                                                         


Une voix retentissait dans l’écho du soir. Une voix familière, une voix connue. Une voix qu’on n’oublie jamais. Une voix qui nous rappelait gentiment à l’ordre. Cette voix qui nous disait que c’était l’heure de rentrer à la maison car le Bonhomme Sept Heures allait passer. Quel bonhomme? Pourquoi pas le Bonhomme Neuf Heures? C’était toujours au même temps durant la saison estivale où l’air de ses soirées étaient imprégnées de douceur, le même signal maternel protecteur entre chien et loup.


Trop tôt, c’est certain, pour des enfants campagnards et avides de liberté comme nous. L’aventure sous toutes ses formes s’offrait à nous à la porte du crépuscule dans ce boisé quasi horrifiant mais tellement invitant et féerique à la fois. Lorsqu’à l’horizon, le soleil descendait tout doucement dans les bras de la mer. La liberté de courir, de vagabonder et de se cacher dans ce havre de jeux protégé par des conifères aux allures de géants. Cette forêt où se côtoyaient à la fois bandits et policiers imaginaires. Cette même forêt qui abritait notre Camp, notre unique territoire et nous étions les rois du monde dans ces instants magiques de notre enfance.

Mes sœurs, mes frères, les voisins de l’est et ceux de l’ouest garderont, c’est certain, au plus profond de leur cœur ces souvenirs imprégnés de petits bonheurs. Avec comme toile de fond, cette voix maternelle qui résonnera comme un cantique inachevé durant le reste de notre vie.

La voix de maman! La voix de notre enfance!

    Publié par Martine Pelletier ( auteure )
   Photos: Martine Pelletier