Personne ne la voyait durant le jour
Elle descendait de nuit, toujours
Pour se refléter en catimini sur les eaux du fleuve
Dans un rayon de lune nouvelle
Comme une sournoise sentinelle
Elle n'avait rien à son épreuve
Un soir, un vieux canotier
Accepta de bon coeur de transporter
Une mère et son jeune fils, voyageurs
Le Bas Saint-Laurent était leur direction
Partis de Québec depuis quelques heures
Ils avaient bien hâte d'arriver à destination
Soudain, la nouvelle lune se dégagea des nuages
C'est alors que l'enfant se réveilla en sursaut
Une femme vêtue de blanc marchait sur les eaux
Et non tout bonnement sur le rivage
Au lever du jour, le brave canotier
Voulait à tout prix se ravitailler
Il se dirigea donc vers la grève
Pour chasser des oiseaux et non des lièvres
Revenu à la barque, elle était vide
Les deux passagers avaient disparu
Et au loin, se firent entendre des lamentations
L'atmosphère était vraiment morbide
À un arbre, la mère était pendue
Au sol, le fils était en suffocation
Il raconta qu'ils avaient été attiré
Par une grande dame aux yeux verts
Au milieu de gouttelettes d'eau de mer
Sertie de cheveux très noirs
Qu'elle faisait au vent, doucement valser
Impossible de ne pas la voir
Soudain, elle s'est emparé d'eux
De sa figure, brillait un halo lumineux
Elle souriait de satisfaction
Absente de toute compassion
Depuis ce temps, les enfants évitent la grève
À la nouvelle lune, de peur de faire de mauvais rêves
Ou tout simplement de disparaître pour toujours
Sans aucune sortie de secours.
Écrit poétique publié par Martine Pelletier (auteure)
D'après les Légendes du Saint-Laurent
Photos: libres de droit
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