La vie se déroulait harmonieusement chez le vieux gardien du poste Noble à Causapscal. Bien souvent, quelques rares voyageurs y faisaient escale, pour passer la nuit, lorsqu'ils traversaient la vallée.
Élizabeth Murray, une des filles du gardien, sortait très peu, car son prétendant était parti travailler à Montréal. Elle s'ennuyait, c'est bien certain.
À l'occasion, il y avait des veillées au poste, pour permettre aux travailleurs étrangers de se distraire après les longues semaines de labeur. C'est à une de ces soirées, que Darwall fit la connaissance de la très jolie Élizabeth et il en tomba éperdument amoureux.
Malgré la promesse, qu'elle avait faite à son cavalier de l'attendre, ses sentiments à l'égard de l'ingénieur devenaient de plus en plus forts. Mais elle savait bien que leur amour était impossible, car il était protestant et elle, catholique. Elle lui avait aussi signifié avec une grande franchise, qu'elle était promise à un autre jeune homme.
Il lui fit quand même sa demande en mariage, mais la jeune fille refusa poliment mais d'un ton ferme. Plusieurs fois, il la supplia de l'épouser, mais en vain. Un certain soir du mois de novembre 1871, l'âme à la tristesse, il se rendit une dernière fois chez sa bien-aimée. Il déposa sur les genoux de la jeune fille, sa montre et quelques objets précieux.
On ne revit plus jamais l'ingénieur vivant, et Élizabeth garda le secret sur ce qui s'était vraiment passé entre eux. Mais, en juillet de la même année, le corps de Darwall fut découvert, flottant à la surface du lac.
On présume, qu'en quittant tristement Élizabeth et sans se retourner, il s'engagea sur le pont de glace, situé au bout du lac, la glace très mince, céda sous le poids de l'amoureux désespéré. Est-ce un évènement accidentel ou un geste délibéré? Seul, le disparu pourrait répondre à cette question...
Tout le monde a cru dur comme fer, qu'il s'était noyé en revenant d'une soirée au poste Noble. Son corps fut enterré à Lac-au Saumon, tout près de la voie ferrée.
Depuis ce jour, on peut voir un monument dans le canton d'Amqui, portant l'inscription suivante: En mémoire de Frédéric Darwall, qui se noya, en traversant sur la glace, en novembre 1871.
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