vendredi 3 avril 2020

Une deuxième vie pour le bois flotté

 

Comme je suis une passionnée de bord de mer et surtout en amour inconditionnel avec notre grand fleuve Saint-Laurent, je me suis dit pourquoi ne pas profiter des trésors que la mer nous lègue sur le rivage. 


Oui, laissons la plage aux romantiques et partons à la découverte de ces innombrables magots propices à des créations de toutes sortes.


Il ne vous reste qu’à les transporter dans une caverne d'Alibaba, un coin propice à la détente et à la création dans votre cour et laisser aller votre imagination. 

De simples vis de toutes les grosseurs, une bonne perceuse et vous êtes prêts à faire naître selon votre humeur de l’instant: une chaise, une table, un banc, un bac à fleurs, des oiseaux à longues pattes, sans oublier, une mangeoire pour ces chers amis ailés qui sont les hôtes de nos jardins. 


Bien souvent, on commence à assembler le bois flotté petit à petit et quelle surprise de constater le résultat! C'est fabuleux! Comme je ne suis pas une adepte du modernisme, je trouve que ces simples œuvres maritimes ont une place de choix au Domaine du Grand Semeur. Domaine centenaire chéri ayant appartenu à mes ancêtres.

Publié par Martine Pelletier (auteure)
Photos: Martine Pelletier






Une mélodie


                     


Il y a de ces moments
Qu’on voudrait retenir
Tout comme un doux printemps
Qui tarde à fleurir
Il y avait ce décor merveilleux
Avec dans nos yeux
Une flamme de désir
Qui nous a fait frémir
Il y avait de la musique
Tout était féerique
De Sardou à Pavaroti
On a fait l’amour à l’infini
Il y avait tes yeux, aussi beaux
Que les cours d’eau qui sillonnent tes terres
Il y avait en nous, cette magie
De se donner
Dans un élan passionné
L’espace d’une nuit
Je te dis merci
D'être passé
Un instant dans ma vie.

Publié par Martine Pelletier ( auteure )
Photos: Martine Pelletier


Les nuages m'ont dit


                   

Les nuages m’ont dit de ne plus t’aimer
Les nuages, les nuages
Ceux d’avril et ceux de janvier
Se sont ouverts, se sont fermés
Sur ton visage
Les nuages m’ont dit de ne plus t’aimer
Les oiseaux, les belles saisons
Et nos magnifiques clairs de lune
Les matins brodés de brume
Mes gros chats couchés en rond
Les arbres chargés de neige immaculée
De soleil, de vent et même de pluie
Et toute ma mélancolie
M’ont dit de ne plus t’aimer
Oui, j’en aurai de tristes nuits
Mes regrets seront nombreux
Mais j’aurai des moments heureux
Après ces instants de ciel gris
Un jour, je regarderai les nuages
En croyant qu’ils ont un langage
Ils me diront peut-être de t’aimer
Au-delà de l’éternité…
Les nuages… les nuages…

Publié par Martine Pelletier ( auteure )
Photos: Martine Pelletier

Garou


                                                                         


 
                   

Je me nomme Garou. Superbe canin avec une somptueuse fourrure de couleur noir agrémentée de blanc et de fière descendance du labrador! Je suis un de ces nombreux rescapés vivant en sécurité et heureux au Domaine du Grand Semeur avec comme toile de fond la nature luxuriante qui se métamorphose à chaque saison qui se succède.

Et que dire du majestueux fleuve à perte de vue avec ses effluves marines qui me chatouillent les narines lorsque je suis dans l’enclos à flâner tout simplement avec mes amis! Ah! Je veux vous mentionner aussi que je n’aime pas particulièrement tout ce qui vole dans le ciel comme les corbeaux, les corneilles, les avions et les parapentes! Cela me met hors de moi et je jappe afin de démontrer mon mécontentement. Mais soyez sans crainte, je ne suis pas méchant pour autant car j’ai un cœur brodé d’or.

Je veux maintenant vous parler un peu de moi car j’ai déjà quinze ans bien sonnés. De plus, il y a quelques semaines, j’ai été opéré pour une tumeur à mon cou et je me suis dit pourquoi ne pas raconter mon histoire avant de franchir le pont Arc- en-ciel. C’est certain, ma jeunesse est bien loin. Je le vois très bien quelques fois à ma démarche chancelante et hésitante mais j’ai toujours cette fougue de vouloir continuer ma vie en profitant pleinement de l’instant présent. On peut dire de moi que je suis un battant! On dit souvent d’un chien qu’il ressemble à son maître et bien moi, je suis fier d’avoir la force de caractère de ma maîtresse que je protégerai jusqu'à mes derniers moments. Je l’aime d’un amour inconditionnel.

Ma vie a changé lorsque j’avais 3 mois environ. C’est à ce moment-là, que je me suis demandé ce qu’il adviendrait de mon avenir car j’étais si jeune, triste et désemparé dans mon minuscule enclos insalubre.  Oui, j’avais un peu de nourriture, de l’eau de temps en temps, une niche pour dormir mais ce qui m’attristait le plus, c’est que je ne voyais presque jamais personne. Et les visites du monsieur qui m’avait adopté étaient presque inexistantes. Jamais de douces caresses sur ma petite tête et jamais de mots réconfortants lorsqu'il me regardait de son air indifférent du coin de l’œil.

Je me demandais souvent pourquoi je n’avais pas de nom comme les autres chiens qui passaient dans la rue bien accompagnés et qui respiraient le bonheur et la joie de vivre le nez au vent. Une madame d’un âge avancé venait me voir de temps en temps et je crois bien que c’était la voisine d’à côté. Elle me parlait doucement et dans ses yeux, je voyais une tristesse infinie car elle ne pouvait rien pour moi. Quand les étoiles brillaient de mille feux dans le ciel, je rêvais à une vie meilleure, une vie de vrai chien. Les jours et les nuits se succédaient et j’appréhendais les grands froids et surtout l’impensable solitude. Que vais-je devenir? Me laissera -t-il une minime place dans sa demeure?  Me donnera -t-il un peu de tendresse? Et je rêvais!   Et j’espérais! Jour après jour! Nuit après nuit!

Un soir du 24 juin, où des feux d’artifice éclairaient et égayaient le ciel et que tous les gens des environs avaient l’esprit à la fête, le miracle s’est produit enfin. Couché en boule dans mon abri de fortune, un bruit étrange est parvenu à mes oreilles. Des pas veloutés mais bien décidés venaient vers moi. Apeuré et curieux à la fois, je suis sorti prudemment de mon antre. Un petit jappement de surprise est sorti de ma gorge! Chut! Chut! M’a dit la voix. Viens, viens mon beau. Je n’en croyais pas mes yeux et mes oreilles. Quelqu'un s’intéressait enfin à moi!

Est-ce que ma solitude serait maintenant du passé? Pourrais-je avoir enfin une vie canine au-delà de mes attentes? J’étais hésitant. Je savais que c’était une dame car elle avait une voix rassurante et douce à la fois. Elle était vêtue entièrement de noir. Ah!  Ah! Je pense qu’elle vient me visiter en catimini, me suis-je dit en souriant car ce n’est pas la soirée d’Halloween! Elle vient me libérer de ma prison, elle est vraiment courageuse d’affronter l’obscurité juste pour moi. Confiant, je suis allé vers elle et quand elle m’a pris dans ses bras, j’ai su à cet instant précis que ma vie allait changer à tout jamais.

À la vitesse de l’éclair, elle m’a déposé doucement sur le siège passager dans son convertible, je me souviens comme si c’était hier! J’étais si fier et je me sentais si important quand son regard affectueux a croisé le mien. Je venais de rencontrer celle avec qui je passerais toute ma vie de chien protecteur et fidèle. Rendu chez elle, elle m’a fait un brin de toilette pour ensuite me présenter à Sardou, son compagnon des six dernières années. Ce dernier est devenu au fil du temps qui passe mon partenaire préféré des randonnées inoubliables et des longues baignades improvisées avec notre maîtresse adorée, dans les eaux bienfaisantes du grand fleuve.

Et par une splendide journée du mois d’avril en 2014, mon bel ami Sardou est parti tout doucement à l’âge respectable de quatorze ans pour la contrée des canins disparus. Tout comme moi, il a été adopté avec amour après avoir été abandonné et attaché à une poignée de porte de l’école où travaillait notre maman adoptive. Il me manque encore beaucoup même après tout ce temps passé. La bonté et l’amour que je trouve à vivre au Domaine du Grand Semeur vont certainement me permettre de connaître encore de délicieux moments et de doux bonheurs avant de fermer mes beaux yeux bruns à tout jamais. 

Publié par Martine Pelletier ( auteure )
Photos: Martine Pelletier


                             
Et c'est le 23 avril 2021 que j'ai franchi le pont Arc-en-ciel, pour un monde merveilleux, le paradis des animaux disparus. À la maison, entouré de beaucoup d'amour et de reconnaissance.  Quelle superbe vie vécue!