Dimanche 21 juillet 2019 … 15h00. Les grandes Fêtes des 150 ans de
Baie-des-Sables ont déjà pris leur envol sous l’immense chapiteau. Tous les gens présents ont l’esprit à la fête
et c’est avec raison car la programmation nous en met plein la vue présentant
une panoplie d’activités qui rejoint chaque tranche d’âge de notre fier
village. Ils ont aussi hâte de
feuilleter les pages du magnifique livre souvenir représentatif des gens de ce
merveilleux coin de pays bercé par la mer bleue. Beaucoup d’intéressés s’entassent, fébriles
devant le kiosque de la vente de cet ouvrage tant attendu. Fébriles de se
rendre surtout à la section intitulée: Reprise des biens familiaux au fil des ans. Tout comme eux, je suis
de ces descendants fiers d’avoir repris ce que nos ancêtres ont bâti avec
ardeur et amour durant des décennies.
Que j’avais hâte de découvrir cette section réservée spécifiquement à ceux qui ont choisi de continuer l’histoire de leur famille avec fierté dont moi-même ! Fière de revenir après une passionnante aventure en enseignement, dans mon coin d’enfance que je trouvais extraordinaire et que je n’avais jamais oublié. Fière aussi de pouvoir vivre en harmonie avec la nature dans un décor enchanteur au bord de mon grand fleuve. Et surtout de poursuivre ma vie en toute quiétude dans la maison ancestrale de mes grands-parents avec mes amis poilus adorés!
Déception totale en ce bel après-midi pourtant ensoleillé! Une grande tristesse a envahi mon cœur en
découvrant la page de mon frère Simon manquant beaucoup d’amour et aussi
l’absence de publication de mes photos et texte concernant la maison plus que
centenaire. Où sont passées ces photos? Elles ont peut-être décidé de s’envoler comme
des plumes au vent! Ou ont-elles pris
tout bonnement le chemin du quai pour une simple promenade du dimanche pour
enfin atterrir on ne sait où. De source
véridique, elles n’ont jamais voyagé avec les autres photos destinées à la
publication de la section mentionnée ci-haut. Mystère et boule de gomme! Dois-je me transformer
en madame Columbo afin de connaître toute la vérité?
Ma famille n’a pas eu une place de choix dans la réalisation
de ce bel ouvrage comparativement aux autres familles dont les pages regorgent
de contenu en qualité et surtout en quantité. Et croyez-moi, je suis heureuse pour elles. Est-ce un oubli ou un geste prémédité? J’ai ma réponse. Et les personnes fautives concernées ont elles aussi leur réponse bien enfouie au fond d'un tiroir de bureau. De plus, pourquoi ne pas avoir donné le choix
aux gens concernés, s’ils le désiraient d’écrire leur texte? Ils auraient eu
certainement une satisfaction et du bonheur à participer au succès de cet
ouvrage souvenir.
Mais où est- donc passée la ferme dont le titre est: Ferme des Côtes? J’aurais pu fournir une
superbe photo aérienne de cette ferme qui a appartenu à mes grands-parents, à
mes parents et qui ont été gagnants de deux médailles d’Or du Mérite agricole
provincial et que Simon a repris de main de maître. Mes ancêtres qui travaillaient sans relâche
comme tant d’autres d’ailleurs, de l’aurore jusqu’au crépuscule aux confins de
leur terre. Ces derniers n'étaient pas constructeurs de bungalow mais agriculteurs!
Et où est passée la maison ancestrale de trois générations? Ce petit havre de paix avec vue grandiose sur
le majestueux fleuve où mon père a planté des arbres à essences multiples. Ces géants de la nature qui montent la garde sur ce petit domaine que je chéris tant et qui porte aujourd’hui
le nom de Domaine du Grand Semeur en son honneur. Ce petit coin de paradis que Claude et moi
embellissons selon nos humeurs, au fil des saisons avec créativité et fierté. Le vrai nid familial de la famille Pelletier,
c’est la maison ancestrale, c’est là que tout a commencé avec comme complément
la ferme. Que va-t-il rester aux
descendants? Que va-t-il rester de leurs
racines? Que signifiera pour eux ce mot d'une grande importance: patrimoine? Juste une page qui ne veut rien dire du
tout et une autre invisible qui aurait dû y être. Et c’est pour cette raison que
je ne veux pas rester léthargique face à cette désolante situation.
Décider de faire un livre, c’est fantastique et noble à la
fois mais il faut faire attention pour ne pas jouer avec les sentiments des
gens. La validation aurait dû se faire
pour chaque famille comme on l’a déjà fait pour d’autres publications. En espérant que cette situation déplorable ne
se reproduise plus dans un avenir rapproché. C’est
pour cette raison que j’ai décidé de raconter mon histoire parce que pour moi,
la justice a bien meilleur goût. Et je
me suis toujours dit que les gens qui ne nous tuent pas nous rendent encore
plus forts. C’est avec de sincères
intentions que le Comité des Fêtes m’a promis une réparation en publiant ma
page et en corrigeant celle de mon frère Simon suite à ma demande. Je les
remercie grandement. C’est à suivre…
Je garderai quand même un agréable souvenir des activités des
Fêtes, surtout de la superbe soirée rétro. Mais il y aura toujours un doute qui
planera au-dessus de ma tête concernant la disparition mystérieuse de mes
photos et l’absence de ma page. La vie est
belle et je vais continuer de la savourer, fidèle à mon image de rebelle au cœur
tendre!
Bel automne coloré à vous tous!
Publié par:
Martine Pelletier ( auteure ) Photos: Martine Pelletier
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