Mais en toute sincérité, il y avait un jeune homme qui sortait du lot, comme on dit dans le jargon populaire et qui attirait mon attention. Je le trouvais différent des autres jeunes hommes avec au fond des yeux un petit éclat de mystère qui me faisait chavirer lorsque qu'il m'adressait la parole. Ou quand il osait me dire qu'il me respectait beaucoup et que jamais il me ferait de la peine. Comme j'étais heureuse de pouvoir danser vers minuit, les derniers slows interminables de la soirée. Il aurait pu en toute sincérité être mon prince charmant et cela pour toute une vie. De plus, il était mon masculin en prénom et avait lui aussi une Camaro. Je l'aimais beaucoup mais je n'étais pas prête pour la grande envolée nuptiale, je voulais aller au-delà de mes passions et de mes rêves les plus fous. Il restera malgré tout un de mes plus merveilleux souvenirs de ma tendre jeunesse.
La saga camaro a débuté lorsque je suis revenue de l'Université Laval après avoir fait un certificat d'études en journalisme. Ne vous étonnez pas si je vous dis que je m'ennuyais à Québec loin de mon coin de pays adoré, malgré un travail dans une superbe boutique les fins de semaine et des cours d'hôtesse et de mannequin le soir. De très belles expériences de vie mais ma famille et mes amis me manquaient énormément. Revenue dans mon patelin et en attendant la suite des choses, il fallait que je m'occupe et c'est alors que mon cher papa m'a trouvé un travail comme secrétaire à l'école de Baie-des-Sables. J'étais bouche bée quand il m'a annoncé la nouvelle. Bien voyons donc papa, je ne sais pas me servir d'une machine à écrire, je vais faire rire de moi en entrevue. Il m'a dit tout bonnement que j'avais trois jours et trois nuits pour me préparer avant l'entrevue.
Et la journée fatidique arriva où je me retrouvai dans une salle avec trois autres personnes très expérimentées en secrétariat. Et moi, assise devant les touches du clavier qui semblaient se moquer de moi. Que j'avais hâte de fuir cette situation qui me mettait hors de moi, de prendre la poudre d'escampette. Comme j'en voulais à mon cher papa à cet instant de désarroi extrême !
Quelques jours passèrent et quelle surprise de recevoir un appel de madame Madeleine, la directrice de l'école qui me demandait si je pouvais aller la rencontrer. Quel fut mon étonnement lorsqu'elle m'a annoncé qu'elle m'avait choisie pour occuper le poste et pour la seconder dans son travail. Tout cela grâce à ma dictée sans aucune faute. Le travail consistait aussi à s'occuper de la bibliothèque et de prendre la place des enseignantes lorsqu'elles devaient s'absenter pour une courte période de temps. De là est né, je crois, mon intérêt pour l'enseignement et le désir de poursuivre mes deux années restantes à l'Université du Québec à Rimouski, accompagnée de ma petite soeur Lucie et de Gilberte, qui allait devenir plus tard la conjointe de mon frère Martin.
C'est alors que mon cher paternel m'a dit tout simplement qu'il me fallait une auto pour me rendre au travail. Je lui ai dit que je ne savais pas conduire et de son petit sourire en coin, il m'a répondu que j'allais apprendre vite en allant sur la route. Et c'est cela qui s'est produit et très rapidement, je peux vous l'affirmer: temporaires, assurances... Et surtout cette voiture qui arriva dans la cour un certain soir. Ma Camaro 1967. Un coup de coeur garanti! Un petit bonheur et sublime souvenir de ma tendre jeunesse!
Publié par Martine Pelletier (auteure)
C'est tellement beau!
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour cette appréciation!
RépondreSupprimerQuel beau texte et quel gentil papa, je l'ai bien connu tu sais monsieur sourire :-)
RépondreSupprimerOui, c'était tout un papa. Merci Lise pour ton gentil message! Bonne journée!
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