lundi 8 avril 2024

Légendes du Fleuve: Le Cheval du Curé


Jadis, les gens de la Rivière-Blanche avaient décidé de remplacer leur petite chapelle pour ériger une grande église, malgré la chicane reliée à l'emplacement de ce nouveau lieu de culte.

Pendant la construction, à un moment donné, rien n'allait plus. Pendant ce dur hiver, il était tombé une quantité énorme de neige et les habitants n'avaient pas pu sortir le bois de la forêt, tard au printemps, pas avant le mois de mai. 

Pour compliquer le tout, le forgeron de la place tomba subitement malade et les clous et les gonds de porte étaient manquants. De plus, le moulin à scie du village fut détruit par une épouvantable tempête de vent. Il fallait se rendre au village voisin, possiblement à Baie-des-Sables, pour le sciage du bois de charpente. 

L'automne venu, les hommes étaient trop occupés à faire les récoltes, le curé était bien triste à la pensée qu'il ne pourrait pas célébrer la messe de minuit dans sa nouvelle église.

Une certaine journée du mois de septembre, on aperçut un magnifique cheval noir qui broutait paisiblement dans le champ voisin de la construction. Peut-être le cheval de l'homme de Dieu! Qui sait! Une idée leur vint de demander au prêtre s'ils pouvaient l'utiliser pour transporter le bois et la pierre pour faire avancer le travail du bâtiment. 

Il leur répondit qu'ils pouvaient le faire, mais à la seule condition de ne pas le débrider pour le faire boire. Comme il était beau ce cheval à admirer, lorsqu'on chargeait la voiture de bois qu'il tirait et qu'il s'en allait au trot, avec une vaillance exemplaire, la crinière au vent! On était au dernier voyage, et l'église était presque terminée. 

L'homme au grand 💗qui le conduisait, décida de le récompenser en le débridant pour le conduire au ruisseau. Il se disait en lui-même qu'il mériterait de se désaltérer sans tout cet arsenal de travail qu'il portait sur le dos. Et puis, le curé ne l'apprendrait jamais, pensa-t-il! Ce serait un secret bien gardé, entre lui et le vaillant cheval!

Quelle surprise! Aussitôt que le museau de la bête toucha l'eau, une vapeur blanche s'éleva dans les airs et enroba en entier, le chargement de bois et son conducteur. 

Soudainement, le corps du cheval prit la forme d'une immense anguille, qui se glissa par enchantement dans la rivière. D'où le nom légendaire, de Rivière-Blanche: Saint-Ulric aujourd'hui!

D'après Les Légendes du Bas Saint-Laurent

Adapté et publié par Martine Pelletier

Photos: mon choix et libres de droits



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