Pour toi, j'ai le goût de te parler du bonheur.
Puisque te parler, c'est pour moi le bonheur.
Durant mon enfance, j'ai regardé mille fois la mer et j'ai goûté au bonheur.
Un oiseau, par la suite, a volé mon premier amour et comme un voleur s'est enfui, le bonheur.
J'ai effeuillé des milliers de marguerites et j'ai laissé aller au vent le bonheur.
J'ai connu un semblant de grand amour et j'ai pensé que c'était vraiment le bonheur.
Avec les années, j'ai regardé grandir mes neveux et mes nièces, et j'ai conclu que c'est magique le bonheur.
Par une nuit étoilée, près d'un lac, j'ai vu briller au firmament le bonheur.
En observant dormir mes gros chats, je me suis dit que c'est doux le bonheur.
Avec la venue du printemps, mon jardin a refleuri et j'ai humé le bonheur.
Un certain été, j'ai goûté avec toi la joie de vivre libre et je suis tombée amoureuse du bonheur.
Après bien des souffrances, la mort m'a ravi ma mère bien-aimée et pour me consoler, j'ai dit: elle a enfin trouvé le bonheur.
L'automne, comme un intrus magique, a fait son entrée. La forêt s'est parée de mille couleurs et j'ai contemplé à nouveau le bonheur.
La saison froide a pris racine. Dans ma maison de rêve si chaleureuse, j'ai senti combien c'était chaud, le bonheur.
Puis doucement, en silence, tu réchauffes mon 💗 et tu es devenu le bonheur.
Mais, moi, quarante-trois fois, les saisons ont passé, pourrais-je retenir ce bonheur?
En ce moment, mes dernières pensées sont pour toi, pour moi, pour nous. Je nous souhaite le bonheur.
Martine Pelletier (auteure) (janvier 1996)
Photos: Martine Pelletier