mardi 28 juin 2022

Plus grands que nature

Je vous présente les géants qui embellissent le Domaine du Grand Semeur. Ces géants, ce sont ces fabuleux hostas dont ceux que je nomme à ma manière, mes oreilles d'éléphants. Et ces autres, qui sont d'un jaune éclatant et qui brillent de mille feux au soleil. Ils ont tous un diamètre impressionnant. Ils accompagnent aussi à merveille les élégantes fougères tout autour du grand bassin aquatique.

Certains de ces hostas ont une longue histoire car ils ont plus de dix ans et proviennent de ma propriété lorsque je demeurais à Mont-Joli. Je me souviens, aidée de mon amie Bérangère, nous avons déménagé au moins 50 hostas. Ce fut une sage décision car je crois bien qu'ils n'auraient certainement pas survécu à la main drastique des nouveaux propriétaires. Ah! Ah!

Je le dis ouvertement, lorsque je passe devant cette ancienne propriété, j'ai beaucoup de peine de voir une nature si désolante. Que voulez-vous, nous avons tous une ligne de pensée différente face à la beauté qui nous entoure!          

Publié par Martine Pelletier (auteure)
Photos: Martine Pelletier





L'ancolie: la Colombine du jardin



Délicate et surtout élégante à souhait, je suis l'ancolie, qui vous offre une floraison opulente et très colorée. Je déploie mes charmes sur une longue tige très gracieuse. Au printemps, je suis fière d'être parmi les premières à dérouler mes feuilles en garnissant le sol d'une surprenante verdure bleutée. Je suis de la famille des renonculacées. 



J'ai le charme indéniable de celle que nos ancêtres appelaient jadis ``colombine``. Observez bien! Mes fleurs simples, doubles ou même bicolores évoquent un groupe de colombes. Tout de moi est délicat: mes feuilles dentelées, mes fleurs, avec une corolle peu banale, sont munies d'un éperon courbé. Au creux de cet éperon, semblable à un réservoir d'eau, s'accumule un riche nectar très apprécié des papillons et des oiseaux- mouches.

Ah! Il ne faut pas que je passe sous silence que j'ornais à merveille les parterres du Moyen Âge, puis les tableaux de la renaissance avant de faire ma belle précieuse dans les jardins de curés. Dans le langage populaire des fleurs, je symbolise l'humilité et le chagrin. Pourtant, juste à me regarder, les gens deviennent subjugués de bonheur!

Je suis une vivace dont la durée de vie est relativement courte: trois à cinq ans. Peu importe! Même laissée à moi-même, je me ressème généreusement dans les emplacements les plus divers: au soleil comme à l'ombre, au pied des arbres et des arbustes ou même coincée entre deux pierres. Ma floraison dure entre trois et cinq semaines. Je suis toute une plante surprise! Croyez-moi! Presque une magicienne de la nature! 






Décidément, je suis très facile à cultiver. On me retrouve aussi à l'état sauvage partout au Canada. Au jardin, je fais un mariage parfait avec le bergenia, l'hémérocalle, l'alchémille, le rosier, l'azalée et la spirée naine. J'adore aussi me pavaner non loin des hostas.

Mutine et dotée d'un petit côté sauvage, je suis fière d'être une vivace vagabonde, une fleur chérie des jardins au naturel. C'est pour cette raison que ma vie est plaisante au Domaine du Grand Semeur, parmi tant d'autres plantes qui croissent en toute liberté!

Publié par Martine Pelletier (auteure)

Photos: Martine Pelletier

lundi 20 juin 2022

Nostalgie aux mille couleurs (4)

Image (1) La séduisante Karine, fille de Viateur

Image (2) Martine et la petite Rosie

Image (3) La gentille Line, conjointe de Viateur

Image (4) Les quatre filles de la famille Pelletier (Hélène, Lucie, Martine et Françoise)

Image (5) Simon, l'agriculteur de la famille




Publié par Martine Pelletier (auteure)
Photos: Martine Pelletier
Montage: Pixiz

samedi 18 juin 2022

Nostalgie aux mille couleurs (3)



 

Hélène, Isabelle et Martine dans une page du livre de la vie: les 150 ans de Baie-des-Sables

Publié par Martine Pelletier (auteure)
Montage: Pixiz

Nostalgie aux mille couleurs (2)

Image (1) Lucie et maman Oda dans le jardin

Image (2) Laurie et la labernois Orfée

Image (3) Martine à la mer et son fidèle Garou

Image (4) La mignonne Laurie, tout sourire

Image (5) Lucie et Simon ( auto de notre ami d'enfance Claude)



Publié par Martine Pelletier (auteure)

Photos: Martine Pelletier

Montage: Pixiz
 

Nostalgie aux mille couleurs (1)

Image (1) Watson quand il était un chiot, le compagnon de randonnées de Isabelle et de Hélène

Image (2) Maman Oda dans ses fleurs en compagnie de la jolie Isabelle

Image (3) Isabelle lors d'une visite chez moi à Mont-Joli, après une baignade dans la piscine

Image (4) Martine dans le salon de ma maison victorienne, à Mont-Joli

Image (5) Une photo de jeune maman Oda




Publié par Martine Pelletier (auteure)
Montage photos (Pixiz)









 









mercredi 15 juin 2022

Du théâtre en plein air (1)






Vous vous demandez certainement quel est le sujet que je vais aborder dans ce nouvel écrit? Pourquoi un titre aussi curieux et accrocheur? J'aurais pu lui donner le titre de personnages au jardin, personnages drôles ou personnages loufoques. Non, croyez-moi, je ne ferai pas de spectacle au Domaine du Grand Semeur! Par contre, je vais vous présenter des réalisations sorties tout droit d'une imagination débordante. Des personnages figés dans le temps et qui trônent fièrement, entourés par la luxuriante nature de ce havre de paix patrimonial.

Pourquoi intégrer des personnages au jardin? Pour moi, un jardin est un ensemble théâtral. L'immense scène est ce jardin avec comme décor naturel les arbres, les plantes et les fleurs. Les personnages habillés sont comme des comédiens, chacun a un rôle à jouer dans ce décor enchanteur. Je trouve un peu triste un jardin sans création personnalisée car il ne raconte aucune histoire. Malgré la beauté  de nombreux jardins, on se contente seulement du décor. La mise en scène est inexistante. C'est bien dommage! 

Je trouve qu'il y a beaucoup de talents perdus en horticulture décorative au Québec. Comparativement à certains états américains dont les créations extérieures sont hautes en couleur avec beaucoup de récupérations d'objets qui sont recyclés et mis en valeur. On pourrait pousser plus loin la créativité. Mais cela demande beaucoup de temps et de patience. Je peux comprendre! Je dis quand même mille bravos aux jardiniers et jardinières québécois qui embellissent leur environnement. Peut-être que j'ai cet optique de pensée parce que je vis ma vie aux couleurs de l'arc-en-ciel en continuant d'avoir un regard d'enfant et de jeunesse. Cette ligne de pensée bien ancrée au fond de moi me vient aussi de mon expérience théâtrale.

 

Cette expérience du théâtre jeunesse que j'ai acquise lorsque j'étais enseignante à Mont-Joli. Quand j'ai débuté dans l'enseignement, ce fut dans une classe de sixième année, au mois d'octobre, une classe très difficile ou plusieurs suppléantes avaient tiré leur révérence. Je me souviens de madame Christine, la directrice de l'école, qui m'avait bien mise au courant de la situation. Elle m'a dit tout simplement que si je réussissais à amadouer ces jeunes turbulents, je pourrais me dire que je suis née pour naviguer sans faire naufrage dans le monde de l'enseignement. 




Et victoire! J'ai réussi! Oui, j'ai réussi à catalyser leur énergie et les ramener avec un gant de velours au bercail de la discipline. Grâce à un superbe projet de confection de marionnettes impliquant tous les élèves et qui fut présenté au mois de juin devant plusieurs classes et de nombreux parents. Et par la suite, la saga du spectacle a continué durant toutes ces années où j'ai savouré ma profession d'enseignante. Tout s'est enchaîné à la vitesse de l'éclair année après année. Ce fut la folie du théâtre intégrée aux apprentissages scolaires! Beaucoup de travail mais tellement de petits bonheurs pour mes élèves et pour moi-même.

                        
De nombreuses représentations devant les écoles de la Commission Scolaire de la Mitis ainsi qu'aux nombreux salons de littérature de Mont-Joli. En vedette, des pièces de théâtre comme: Le voyage d'une goutte d'eau💧 Au potager💙Pierre et le loup💛C'est une langue belle💚 Bozo de Félix Leclerc💗La crèche vivante💜La Comedia del arte💟et bien d'autres encore. Du spectacle d'humour, des chorégraphies musicales, de la poésie récitée jusqu'aux défilés de mode à l'ancienne sur de la musique de rigodons endiablés. Que de plaisir et surtout la naissance d'une grande complicité établie tout au long de ces créations avec tous mes élèves qui avaient tous une place de choix dans mon coeur.

Certains de mes élèves que je rencontre aujourd'hui sur ma route se souviennent encore de ces spectacles qui en mettaient plein la vue, de leur rôle respectif et ces moments inoubliables gravés à jamais dans leur mémoire. Pour eux, j'étais comme une allumeuse de réverbères et non une éteigneuse. Je crois que je leur ai permis d'aller un peu plus haut et un peu plus loin. Lorsque l'heure de prendre congé de ce que j'aimais à la folie a sonné, j'avais en ma possession encore beaucoup d'articles de théâtre, surtout des vêtements que j'avais de la peine à me départir. Que faire? Dans la vie, il y a toujours une solution à tout questionnement.

Lorsque j'ai décidé d'aller habiter sur le domaine familial, doté d'un immense terrain, une idée a germé et est venue au monde. Pourquoi ne pas continuer à mettre un peu de piquant théâtral dans ma vie et sur cette grande scène, qui est le joyau de mes ancêtres?  Ce magnifique coin de paradis où je peux laisser aller mon imagination à l'infini et continuer à exercer mon passe-temps teinté d'humour de metteure en scène. 

C'est alors que l'idée de donner naissance à des personnages loufoques a pris vie. Et la confection a débuté, aidée de ma grande amie et artiste dans l'âme, Bérangère, et de son conjoint, Carol, qui prenait plaisir à habiller les personnages féminins. Pour faire son drôle, il disait souvent pour nous faire sourire qu'il aimerait mieux les déshabiller. Et Bérangère qui tempêtait avec un minime sourire en coin, en lui disant tout bonnement d'arrêter de dire des niaiseries. Je vais vous faire sourire en vous disant que le premier personnage fabriqué fut une mariée et vous devinez certainement que la robe était celle de mon mariage avec le chapeau en prime. Et le marié? Parti aux oubliettes! Très comique, n'est-ce pas?




    

 Que d'agréables moments d'amitié, passés à l'ombre, sous le marronnier! Sous un vrai parasol géant végétal! Je vais vous présenter en plusieurs volets ces personnages loufoques qui incarnent la joie de vivre au Domaine du Grand Semeur! Plusieurs personnes me disent souvent que c'est la maison des poupées! Pour moi, c'est la maison du bonheur!

Publié par Martine Pelletier (auteure)
Photos: Martine Pelletier


lundi 13 juin 2022

Le bergenia: plante du savetier

Comme vous pouvez le constater, je porte un drôle de nom. Chose surprenante, on dit de moi que je suis la plante du savetier. Je suis riche en composés de tannants et en arbutine et je pouvais servir jadis au tannage du cuir. Je suis une des meilleures plantes couvre - sol, là où l'ombre a presque élu domicile. 




Je suis aussi d'une rusticité à toute épreuve car je ne crains ni le froid ni le sol pauvre. Je suis muni d'un feuillage persistant et impeccable durant toute l'année. Et lorsque la saison automnale est à nos portes, mon feuillage se pare d'une superbe couleur pourpre. 

J'offre une floraison printanière éblouissante car mes fleurs de couleur rose, blanc ou rouge, offrent un effet surprenant. De plus, elles sont légèrement parfumées. 

Au Domaine du Grand Semeur, je peux vous dire que j'ai une place privilégiée en compagnie de mes amis les hostas et les fougères dans les coins où le soleil est presque absent. Plus précisément sous les géants qui trônent fièrement sur la propriété. Nous offrons gratuitement un spectacle hors de l'ordinaire, à l'essence un peu sauvage dans un tout inclus, en pleine nature.

Publié par Martine Pelletier (auteure)

Photos: Martine Pelletier



J'ai pour toi un fleuve en Gaspésie


J'ai pour toi un fleuve en Gaspésie

Un magnifique fleuve bleu cramoisi

Qui, au soleil couchant, est encore plus radieux

Qu'un indéniable regard frileux

J'ai pour toi une immense plage

Aux milliers de galets doux

Des oiseaux ivres de parade

Qui s'en vont vers, on ne sait pas où

J'ai pour toi l'horizon et les quatre saisons

La Terre, la Lune avec le Soleil

Aux couleurs de fruits vermeils

Inoubliables comme une douce chanson

 J'ai aussi pour toi le vent qui parle de voyage

Ce vent très doux qui vient du large

Qui nous invite à naviguer

Et, partir ailleurs pour s'évader

J'ai aussi pour toi des musiques et des châteaux

Toi, mon brave matelot

Avec tes airs de capitaine

Naviguerais-tu, accompagné d'une douce sirène?


Alors, on pourrait mettre le cap à l'est

En évitant la houle des naufrages

En se rappelant notre tendre jeunesse

Avec de fastidieux souvenirs dans nos bagages.

Publié par Martine Pelletier (auteure)

Photos: Lynda Dechamplain









vendredi 10 juin 2022

Ma p'tite roulotte rétro (1)








Ma minuscule roulotte fait sourire et est peut-être passée date aux yeux de quelques personnes, mais pour moi, elle représente tant de merveilleux souvenirs. Elle représente aussi un indéniable chapitre  de ma vie lorsque je demeurais à Mont-Joli. 

Je vais vous apprendre qu'aux États-Unis, les gens doivent débourser assez cher pour s'en procurer une semblable. Ils lui refont une beauté à l'intérieur et en plus, ils exercent leur talent d'artiste à l'extérieur afin de lui donner un cachet unique, qui sort de l'ordinaire, en peignant des dessins variés de toutes sortes et de différentes couleurs qui accrochent l'oeil à coup sûr. 



💗💙💚💛💜💗💙💚💛







Oui, ma saga p'tite roulotte a débuté lorsque j'étais enseignante à Mont-Joli. Je demeurais sur la rue Blanchette dans ma formidable maison de style anglais où je m'y plaisais beaucoup. Mais lorsque les vacances estivales se pointaient le bout du nez, je rêvais de liberté, de grand air et surtout de baignades dans la gigantesque  piscine à  ciel ouvert et à perte de vue: mon unique fleuve Saint-Laurent. 

Durant des années, je partais vers midi avec mon chien Sardou, mon compagnon à la voix d'or et je me dirigeais soit au parc de la rivière Mitis ou dans les sentiers boisés de l'Institut Maurice Lamontagne qui eux, menaient directement sur les rivages du fleuve. J'avais la sainte paix car c'était des endroits très sauvages et peu fréquentés. 



Étant aventurière de nature, je n'avais pas peur du tout car j'avais mon gardien canin fidèle à mes côtés. Je partais tout bonnement avec mon sac à dos rempli de délicieuses victuailles pour passer l'après-midi et bien souvent, j'y restais jusqu'à la venue du crépuscule. J'allumais aussi ce que j'appelais mon petit feu d'indienne et je me sentais tellement privilégiée de vivre ces moments de sérénité. Je me sentais vraiment en communion avec la nature toute entière.

Ces délicieux instants agrémentés par le clapotis des vagues et avec en prime le chant de ces curieux oiseaux de mer qui prenaient plaisir à me saluer au passage, en faisant entendre leurs cris stridents mais tellement chaleureux et sécurisants. Et lorsque le soleil entrait tendrement dans les bras de la mer, je quittais à regret cet havre de paix mais avec au coeur la satisfaction d'avoir passé des moments uniques et dorés de magie. 

Un jour, mon père a eu vent de mes petites escapades estivales et il avait peur car je me retrouvais seule. Disons qu'en bon papa protecteur, il nourrissait une certaine appréhension face à mes promenades solitaires. J'ai su entre les branches qu'il en avait glissé un mot d'inquiétude à mon frère Simon. 

C'est ainsi qu'un certain samedi matin un peu frisquet, mon frérot a pris contact avec moi par téléphone pour me dire d'aller voir pour un terrain sur ses terres au bord du fleuve. J'y suis allée sans hésitation, poussée par une curiosité sans borne. Je pouvais choisir à condition de ne pas lorgner du côté de l'emplacement de sa future propriété lorsque l'heure de la retraite sonnera pour lui.

Et ce fut le coup de foudre garanti! Je l'avais choisi mon petit coin de paradis! Il était là bien blotti entre la mer et la forêt. J'en avais les larmes aux yeux. Imaginez! Avec une vue splendide sur le fleuve, en face d'un immense rocher servant de sentinelle pour se protéger du vent. Et pour sublimer le tout, au loin, une vue imprenable sur le phare de Métis. C'était grandiose et exaltant à la fois d'admirer ce paysage qui nous en mettait plein la vue dont ces photos publiées dans cet écrit qui viennent appuyer parcimonieusement ce que je vous décris.


De plus, une autre surprise m'attendait au détour! Et une surprise de taille! La p'tite roulotte de couleur beige d'origine, devenue rose au fil du temps, tout pour faire jaser et surtout faire tempêter au plus haut degré, mon frère Viateur. Il n'était certes pas en pamoison devant cette couleur tout droit sortie des contes de fées. Bien oui, elle appartenait jadis à ma petite soeur Lucie. Et elle était à vendre. Quelle chance inouïe! Je me souviens lorsque je suis entrée à l'intérieur pour la première fois. Ce fut un coup de foudre instantané! Je suis tombée en amour avec sa simplicité, c'est comme si j'avais gagné à la loterie. J'ai dit oui, je la veux. Un vrai mariage d'amour! Je n'en croyais pas mes yeux! 

Il faut se le dire, les petits bonheurs ne sont vraiment pas dispendieux! La simplicité a bien souvent meilleur goût! Et les étés se sont succédés dans mon paisible havre maritime, de nombreux étés que je garde en mémoire où j'ai passé de délicieux moments à la saveur de la brise marine. Je me plais à dire en souriant que j'étais la sirène des lieux et surtout la gardienne de ce magnifique territoire de notre incontournable coin de pays. Il est où le bonheur? Il est où? Dans ma p'tite roulotte rétro!   Qu'est-elle devenue?  À suivre...

Publié par Martine Pelletier (auteure)

Photos: Martine Pelletier