Comme la neige a neigé
Comme le fleuve a créé
À jamais gravées
Pour l'éternité
La mer m'a donné
Je suis heureuse de vous présenter mon blog et de vous faire naviguer dans mon univers littéraire avec comme toile de fond, les nombreuses passions qui m'animent: histoires vraies, poésie, contes, légendes, photographie, créations, lecture, cuisine, musique, mode, décoration, animaux, horticulture, jardin, société, humour, patrimoine et histoire de ma vie et bien des surprises. Bienvenue et je vous souhaite un fabuleux voyage dans mes vents et marées littéraires !
Comme la neige a neigé
Comme le fleuve a créé
À jamais gravées
Pour l'éternité
Mon nom est Orfée. Ma maîtresse me dit souvent que je suis sa fée en or. Je suis très élégante avec ma robe noire couleur de la nuit. J'ai aussi de superbes yeux bruns en forme d'amandes qui me donnent un charme fou. Née d'une magnifique mère bouvier bernois et d'un père labrador noir très racé, je suis fière d'appartenir à la grande famille des labernois. Tout un honneur, vous pouvez me croire!
C'est ainsi qu'un bel après-midi ensoleillé mais frisquet du mois de novembre, une dame est venue nous rendre visite. Dès que je l'ai vue, mon coeur a chaviré. Je vous le dis, en cet instant précis, j'aurais voulu partir avec elle, oui partir pour faire le tour du monde! J'ai tout fait pour lui plaire, en lui manifestant mon intérêt grâce à mes yeux doux de velours et en me laissant caresser avec douceur. Puis lorsqu'elle a dit tout simplement que c'était moi l'élue de son coeur, quelle joie immense ressentie à ce moment-là! Mais étant encore trop jeune pour quitter le nid familial, elle est repartie avec la promesse qu'elle allait bientôt revenir me chercher pour continuer ma vie à ses côtés.
Et le grand jour arriva enfin après une attente interminable et des rêves pleins la tête. Comme j'étais jolie à croquer! Toilettée et parfumée avec en prime, à mon cou, un superbe foulard agrémenté de minuscules fleurs roses. De la couleur préférée de ma maîtresse, en plus. Une vraie carte de mode!
Durant le trajet, je suis restée blottie entre ses bras protecteurs et emmitouflée dans une douce couverture, c'est alors que j'ai sombré dans un sommeil de tendresse et de confiance. Quel moment de bonheur! Arrivée à destination, j'ait fait la connaissance de Garou, le doyen de la maisonnée, de Blacky, un doux au coeur tendre, de Si-Belle, ma superbe soeur, d'une année plus âgée que moi. Et sans oublier, la jeune Éden, qui m'a prise sous son aile et qui allait devenir au fil des saisons ma complice de nos nombreux jeux en plein air.
Je suis très heureuse de vivre au Domaine du Grand Semeur. Je peux vous dire aussi, qu'avec les années qui se succèdent, je suis devenue une championne de natation. Les vagues du grand fleuve ne me font pas peur du tout. Mais ce qui fait le plus mon bonheur au quotidien, c'est de passer de doux moments avec celle à qui je donne toute mon affection inconditionnelle. Celle que je protègerai jusqu'à la fin de ma vie, avant de franchir le pont Arc-en-ciel pour le pays merveilleux des animaux disparus.
Publié par Martine Pelletier (auteure)
Photos: Martine Pelletier
Diplômé de l'école d'Agriculture, tu es parvenu à conserver le patrimoine légué par ton père Omer, besognant avec labeur, soir et matin aux confins de tes terres. Tu as réussi, avec l'aide de maman, à nous transmettre les valeurs importantes de la vie tout en vivant dans une nature magnifique entre la forêt et la mer ! Aujourd'hui encore, nous profitons de ce petit trésor familial grâce au travail admirable de Simon qui t'a succédé.
Tu as toujours voulu monter plus haut, aller plus loin. Curieux de nature, tu t'intéressais à tout! Un vrai Columbo! Ta curiosité te menait toujours sur les sentiers de la connaissance. La lecture était pour toi le moyen d'apprendre toujours un peu plus sur la vie et surtout sur le genre humain. Des livres, des journaux, même jaunis par le temps, des découpures de toutes sortes, des vieilles photos. Il y en avait partout. L'histoire te passionnait.
Et que dire des traces laissées par tes ancêtres que tu gardais précieusement dans ton soi-disant musée! Quelle fierté et combien d'étincelles brillaient dans tes yeux quand tu partageais tes fameux trésors avec les visiteurs que tu accueillais si chaleureusement dans le nid de ton enfance! Tu devenais à ce moment-là, un vrai professeur d'histoire. Et plusieurs, malgré eux, apprenaient l'importance et la joie de s'intéresser à leurs racines.
Et la politique! Quel sujet brûlant et passionnant à la fois! C'était souvent à l'ordre du jour lors de tes discussions téléphoniques et très animées avec ton petit frère Benoit. Des minutes et des minutes sublimes à discuter encore et encore. Tu tenais mordicus à tes opinions. Impossible de te faire changer d'idée. N'est-ce pas, cher oncle Benoit?
Tu étais, cher papa, un petit comique. Combien de personnes croyaient dur comme fer tout ce que tu leur disais. Plusieurs ont embarqué bien souvent dans ton jeu. Et tu riais de les voir pris dans tes filets. Il fallait bien te connaître afin de déjouer toutes les intrigues que tu savais si bien inventer.
Tu voulais atteindre l'âge mémorable de 90 ans. Tu as réussi. Et que dire de tes projets futurs, tu en parlais comme si tu étais certain de devenir centenaire comme les majestueux arbres qui montent la garde sur le domaine familial !
Tu as toujours été un battant, un amoureux de la vie. Même ces dernières années où, des problèmes de santé, des deuils de toutes sortes sont venus assombrir ta tranquillité d'esprit. Malgré tout, tu gardais la foi en tout et au fond de ton coeur, tu savais bien que ceux qui ne nous tuent pas nous rendent encore plus forts.
C'est dans ces moments de tristesse
que tes anges gardiens arrivaient en douceur te remettre dans la voie de
tes petits bonheurs quotidiens. Quelle confiance tu avais en ces deux perles
rares qui t'ont permis de poursuivre ta route en toute sécurité et surtout
dans la sérénité! Merci Hélène, merci
Simon pour ces gestes gratuits teintés d’amour.
Nous
savons que de là-haut en bon père et en bon papi que tu étais, tu veilleras sur
nous tous. Par respect pour l'être important que tu étais dans nos vies, nous
vivrons intensément chaque jour comme tu le faisais si bien. Bon voyage papa!
Publié par Martine Pelletier (auteure)
Photos: Martine Pelletier
Ce que je me souviens de lui, c'est qu'il avait une superbe jument blanche qui avait pour nom: la Catin. Toute petite, il me promenait, assise sur son dos, c'était vraiment impressionnant! C'était un homme qui adorait les animaux et qui se préoccupait grandement de leur bien-être. Sur la ferme, il y en avait de toutes les sortes. Lorsqu'il a vendu son bien agricole à mon père, ma grand-mère et lui sont allés demeurer dans une petite maison au village, avec comme toile de fond la mer à l'infini.
Je le vois encore aujourd'hui parcourir la grève à la recherche de bois flotté pour aller le travailler dans son hangar qui était en même temps, son havre de paix. Il mettait à contribution toute son imagination fertile et surtout son talent d'artiste. Je me souviens très bien, car je passais de merveilleux moments en sa compagnie ainsi qu'avec ma grand-mère Émilienne!
Bien souvent, cette dernière en profitait pour me parer de ses nombreux bijoux cachés, dans un imposant coffre secret. Et complices toutes les deux, assises confortablement devant le miroir, on se prenait pour de véritables vedettes. C'était une dame dotée d'une très forte personnalité et très fière de sa personne. J'ai hérité de quelques uns de ces magnifiques bijoux centenaires et je les garde précieusement.
Imagine un soir d'avril
Quelle hécatombe
Un vrai soir de grésil
Je t'écris ces quelques lignes
En pensant à toi
Toi, que je sens loin
Et proche en même temps
Je voyage dans le temps
Au pays du soleil levant
Ne tarde pas temps
N'attends pas si longtemps
Je nous vois sur la plage
La plage de nos souvenirs
Tu es là sans rien dire
Et soudain tourne la page
Non, n'attends pas
Viens voguer dans mes souvenirs
Reste pour l'avenir
Le temps de le dire
Publié par Martine Pelletier (auteure)
Photo: Martine Pelletier
Oui, séquestré sans abri et exposé aux pires conditions de madame météo. En été, croupissant sous un soleil torride sans ombre pour me protéger et sans eau pour me désaltérer. L’hiver venu, grelottant dans la froidure et sans nourriture, ayant comme paysage fantomatique une cour arrière toute délabrée. 💜
Comme simple consolation, je pouvais admirer une ribambelle d’enfants qui jouaient non loin de là dans une cour d’école. Comme j’aurais aimé partager un instant de leur vie avec eux, partager un peu de leur enfance, mon enfance que je n’ai jamais vécue. D’une fenêtre de cette même école, une dame regardait souvent dans ma direction, peut-être une enseignante ? Et croyez-moi, je me sentais aimé à distance et cela me donnait du courage pour continuer à espérer. 💗
Je me demandais souvent pourquoi je méritais un tel sort. Qu’est-ce que j’ai tant fait de mal pour être privé de gîte, de nourriture, d’eau et qu’on me batte sans aucune raison valable ? Je courbais l’échine et jour après jour, je subissais les assauts cruels de mon bourreau, j’étais un malheureux canin sans défense. Je demandais juste de donner mon amour inconditionnel à une personne qui prendrait soin de moi. 💘
Et puis un jour, ne me demandez pas pourquoi ni comment, je me suis retrouvé dans un refuge, amoché, très amaigri et grandement perdu. Au moins, je me disais que j’étais en sécurité et que je pouvais commencer à manger graduellement à cause de mon estomac qui avait rapetissé, conséquence des jeûnes répétés que j’avais subits. Et les jours passaient en compagnie de rescapés semblables à moi, issus de la bêtise humaine.💛
Une certaine journée glaciale de février, une dame est venue au refuge pour m’adopter malgré ma maigreur à faire pitié car je vous le dis, je n’étais pas d’une beauté à tout casser. Quand elle m’a regardé avec ses yeux couleur de ciel bleu, j’ai su que ma vie allait prendre un tout autre tournant. J’étais confiant mais cette angoisse de l’inconnu refaisait surface au fond de moi. Deux jours après avoir débarqué dans mon futur havre de paix parmi les grands arbres géants de la propriété et lors d’une promenade au bord du majestueux fleuve Saint-Laurent, j’ai décidé de prendre la poudre d’escampette. J'ai pris la fuite à toute allure sur la route 132 sans me demander où ma fugue me conduirait. 💚
Je sentais au fond de moi, bien ancrée, cette peur de revivre ma vie misérable de jadis. C’est alors que j’ai passé sept jours et sept nuits consécutifs en cavale, vagabondant ici et là sans aucun repère et sans bouée de sauvetage à l’horizon. Un soir de pleine lune où le silence régnait en maître dans la forêt complice de mes tourments, un soubresaut de souvenir a effleuré ma mémoire. En cet instant bien précis, j’ai compris que la dame qui était venue au refuge pour me donner une vie meilleure était celle qui me regardait de la fenêtre de l’école.💙
Le lendemain soir, grâce à mon instinct aiguisé de canin, je suis retourné rôder près du boisé d’épinettes situé tout près de la demeure familiale. C'est alors que je l’ai vue, la maîtresse des lieux, accroupie par terre, ne me regardant seulement que du coin de l’œil, en fredonnant un petit air qui charmait mes oreilles, tout en respectant ma zone de confort pour ne pas trop m’effrayer. Elle tenait dans sa main, je vous laisse deviner ? Un plat de foie cuit, qui même de loin me chatouillait les babines ! Après cette semaine de vagabondage interminable, l'appétit était certes au rendez-vous. Petit à petit, je m’approchais de ce buffet irrésistible et ces morceaux que la dame me larguait sur la neige me faisaient saliver jusqu’à ce que ma tête plonge sans retenue dans le plat de ce délice inattendu. 💓
Pour ne pas me faire peur, elle a attaché tout doucement une laisse à mon collier pour m’inviter d’un air triomphant dans la grande maison centenaire où rassasié, j’ai passé une nuit de rêve au coin du feu. Sécurisé et heureux aussi de revenir au bercail, confiant que ma vie ne serait plus jamais la même au Domaine du Grand Semeur, parmi de nombreux amis canins et félins qui sont entourés d’attention et de tendresse à profusion !💛
Voilà, c’est mon histoire ! Une histoire vraie où il est permis de croire qu’il existe de ces miracles qui changent notre vie pour toujours. Et qui nous donnent aussi des ailes afin de poursuivre notre route en toute confiance et surtout en toute quiétude. Une superbe vie agrémentée de petits bonheurs au quotidien.💜
Blacky s'est envolé doucement à la maison vers le pays des animaux disparus le 22 novembre 2022.💗💗💗
C’est en 1916 que Omer Pelletier et Émilienne Couillard achète la terre ayant appartenu à Alexis Otis. En 1951, leurs fils Roland se porte acquéreur de la ferme paternelle au coût de 6000$. En 1989, Simon, le fils de Roland reprend la ferme, il est la troisième génération en production laitière et céréalière. Avec sa conjointe, Claire Robichaud, ils élèvent leurs deux enfants, Guillaume et Étienne, dans la maison construite par son père.
Avec une retraite bien méritée,
il réalise son rêve car il vit aujourd’hui dans une maison qu’il a fait
construire sur une de ses terres avec vue panoramique sur le majestueux fleuve!
Les talents d’agriculteurs et l’esprit progressif des Pelletier sont bien reconnus. En 1944, Roland obtient la médaille d’Or du Mérite agricole juvénile. En 1949, Omer est lauréat de la Médaille d’Or du Mérite agricole provincial. L’élevage porcine, la production avicole, la culture maraîchère et la pêche en haute mer étaient aussi à l’honneur sur la ferme des Pelletier.
Je me souviendrai
D'un certain été
Où tu es arrivé
Et très désemparé
Je t'ai accueilli
Sans faire de chichis
Tu as dormi au clair de lune, trois nuits
Bien à l'abri
Sur la galerie
J'ai décidé
De t'adopter
Tu m'as bien démontré
Ton amitié et ta reconnaissance de chat abandonné
Durant toutes ces années
En cette journée
Du mois de novembre ensoleillée
Voilà que tu as décidé de me quitter
En toute simplicité
Pour une vie meilleure dans une contrée
Où règne la douceur et la liberté
Je ne t'oublierai jamais mon superbe félin adoré
De la couleur noir comme la nuit étoilée.
Publié par Martine Pelletier ( auteure )
Je t’ai donné Je t’ai donné
Le temps
d’un été
Mes yeux d’enfant
Le temps
d’une chanson Surtout mes trente printemps
Le temps
d’une saison Et
ma chère liberté
Je t’ai
donné Je t’ai donné
Mon jardin fleuri Mon franc sourire
D’une passion à l’infini Et des mots pour te dire
Le temps
d’un seul baiser Que ton nom est à jamais gravé
Je t’ai donné Et toi, que m'as-tu donné ?
Ma solitude d’un jour Peut-être ta liberté
Le rêve d’un
seul amour L’espérance
d’oublier
Et ma tendresse oubliée Que je t’ai vraiment aimé
Publié par Martine Pelletier (auteure)
Photo: Martine Pelletier