En silence, nous fleurissons leur mémoire, nous leur parlons comme s’ils étaient encore présents, sans savoir où ils sont vraiment. On les sent présents et protecteurs. On aime à croire que là-haut, ils veillent sur nous.
Quand on ferme les yeux, ils nous lèguent leur regard, semblable à une boussole pour poursuivre notre chemin et l'orienter dans l'amour. Que donnerait-on pour une réponse, un conseil de leur part, un mot pour dire… « Je veille sur vous »?
Et, il nous suffit de les évoquer pour qu’ils nous sourient dans notre plus beau souvenir, de leur visage le plus lumineux. Nos absents nous accompagnent. On ne peut rien leur cacher puisqu’ils nous regardent avec nos propres yeux.
C’est une étrange et intime conviction que l’on ne peut partager qu’avec ceux que l’on aime, dans la confiance de n’être pas raillé, mais, au contraire, conforté.
Ceux qui nous manquent remplissent le vide de leur absence par une présence silencieuse et tendre. Toujours disponibles, ils sont auprès de nous, derrière nos paupières closes, dans les moments de doute ou de peur, dans les joies profondes.
Dans la douleur de les avoir perdus, il y avait cette impuissance à les retenir, à les aider, à les accompagner. Dans le chagrin de leur absence, on a le sentiment d’être guidés par eux, de leur conférer un rôle qu’ils n’ont ainsi jamais perdu.
En fermant les yeux, ils nous laissent leur regard, à la façon d’une boussole. Peut-être ont-ils besoin eux aussi de nos pensées, de nos lumières, pour éclairer leur route? Le chagrin n’est que le revers de l’amour. Mais, c’est encore de l’amour. Qu’il serait triste de n’être plus triste sans eux.
Au Panthéon de nos cœurs, nos absents ont toujours raison. Si l’on devait faire le portrait du bonheur, il aurait parfois le visage du chagrin, et la quiétude bienveillante de ceux qui nous ont quittés, mais qui veillent sur nous tendrement.
C’est une image apaisante pour s’endormir, pour s’orienter, ou se perdre dans leur sourire. Il y a un peu d’infini dans cet amour-là. Ceux qui nous manquent semblent si sereins, si proches, comme en apesanteur…
Trouvent-ils en nous leur chemin vers ailleurs? Alors, les vivants deviendraient la maison de ceux qu’ils ont aimés. Et, si un jour, ils n’existent plus pour personne, auront-ils vraiment disparus?
Se sentir apprécié de son vivant, c’est savoir qu’il existe quelque part un après, un moyen de poursuivre la route ensemble. L’absence n’est pas qu’un vide. C’est aussi de l’amour qui nous accompagne. Servir encore, être utile à quelqu’un… Un beau destin pour nos absents.
Auteur inconnu
Photo: mon choix et libre de droits
Publié par Martine Pelletier
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