C'était une journée comme une autre en ce mois de juillet 1989. Non, pas réellement une journée comme une autre. Je ressentais encore beaucoup de tristesse suite au départ de ma mère survenu, il y a deux semaines plus tôt.
Certes, je me réjouissais pour elle d'être partie pour un monde meilleur, après avoir souffert de la sclérose latérale amyotrophique. Une maladie très pénible, surtout sur le moral, car la personne atteinte, se voit perdre ses capacités à petit feu: difficulté à se nourrir, perte d'élocution et paralysie des membres.
Soixante-trois ans, un âge bien jeune pour mourir. Maman, c'était une vraie abeille. Comme elle aimait butiner dans ses coins fleuris à la venue de la belle saison! C'était son petit plaisir de vie. Quand le médecin lui a dit que la machine était finie, elle savait bien qu'il ne lui restait que peu de temps à vivre sur cette Terre.
Une journée avant son décès, j'étais à son chevet, elle voulait que je lui donne sa tablette magique. De peine et de misère, elle écrivit le mot: Fin. Et, le lendemain, elle partait pour un monde meilleur, accompagnée affectueusement des siens.
Cette fameuse journée de juillet allait bouleverser ma vie à tout jamais. On souhaite savoir si les êtres chers qui nous quittent continuent de veiller et de prendre soin de nous. Ma réponse est oui. Et, j'en suis bien certaine.
En ce temps-là, j'avais un ami avec qui j'adorais faire des balades à moto. Il savait que je ressentais beaucoup de tristesse. Par un magnifique après-midi, il m'a proposé d'aller faire un pique-nique au bord de la mer à Métis. J'ai accepté volontiers. Ainsi, nous avons découvert un endroit près d'un rocher face au fleuve. C'était un décor grandiose et apaisant avec le bruit incessant des vagues qui roulaient doucement sur le rivage.
Une fois installés, je lui ai demandé spontanément si ma mère pouvait nous voir de là-haut. De plus, j'ai ajouté que si elle me voyait, elle pourrait m'envoyer un signe. Pour couronner le tout, il y avait une volée de goélands qui s'amusaient dans le ciel, au-dessus de nous, en faisant entendre leurs cris stridents teintés de bonheur.
Voulaient-ils se faire inviter pour manger avec nous? Peut-être bien! Il m'a répondu: ce ne serait pas drôle si ta mère t'envoyait un petit cadeau tout moelleux sur ta tête par l'entremise de ces voltigeurs acrobatiques des airs? Il voulait me faire sourire, en me taquinant ainsi.
Et, moi de répondre que non, ma mère ne me jouerait jamais un vilain tour de la sorte. Au contraire, elle m'enverrait un doux message que je comprendrais parce qu'elle seule en serait l'auteure. Et, le miracle se produisit.
Quelques secondes seulement s'étaient écoulées, lorsque à ma gauche, mes yeux ont aperçu tout près d'un amoncellement de bois flottés, garnis d'algues séchées, des moules empilées, de la plus grande à la plus petite. Un vrai tableau bien harmonisé. C'était vraiment mystérieux et surtout remarquable à voir.
Je les ai prises dans mes mains et j'ai compté: 7. J'ai ressenti des frissons me parcourant tout le corps et j'étais comme en transe. J'ai dit à mon compagnon: voici le signe que maman m'a envoyé. Oui, elle est là et elle me signifie sa présence. Il n'en croyait pas ses yeux. Il est devenu, lui aussi, bien bouleversé.
Pourquoi le chiffre 7? C'était le chiffre porte-bonheur de maman. Elle était la septième dans sa famille, elle s'est mariée un 7 septembre. De plus, elle a donné naissance à 7 enfants et le 7 juillet 1989, elle nous quittait pour le grand voyage.
Alors, je suis repartie chez moi avec le 💗 plein de bonheur en prenant soin de placer mon trésor dans un de mes bas pour ne pas les abimer. Aujourd'hui, quand je pense à ma mère, je la vois heureuse, là-haut avec les siens.
Je n'oublierai jamais cet instant qui m'a redonné de l'espoir et du courage afin de poursuivre ma route. Maintenant, je crois, qu'il y a de la beauté où que nous allions après le grand départ. Merci maman.
Publié par Martine Pelletier (auteure)
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