Certains accidents se révèlent être de fabuleux vecteurs de créations et de découvertes. Par exemple : le jouet « slinky », la gomme à effacer, la couleur mauve et le micro-ondes. Toutes des choses qui comblent parfaitement nos vies aujourd’hui mais qui, à l’époque, n’étaient guère nécessaires. L’accident de Mira lui est tout autre. On dit que « la nécessité est mère de l’invention. » Plutôt vrai dans le cas de la création du labernois et du Saint-Pierre. Voici l’histoire de ce type de chien devenu incontournable dans la formation de chiens-guides.
La naissance d’une légende
« On s’est mis à travailler avec eux, on est en tombé en amour. Il s’agit de 2 très bonnes races alors on était excité de voir ce qu’on pourrait faire avec tout ça. J’ai d’ailleurs eu le tout premier qui s’appelait Médor, un mâle reproducteur avec lequel nous avons travaillé pour essayer de produire d’autres boulab » nous raconte Nicolas Saint-Pierre, directeur général de la Fondation Mira et fils d’Éric Saint-Pierre, fondateur de Mira.
La création d’une lignée
Éventuellement, le nom boulab fût changé pour labernois. Plusieurs croisements entre ceux-ci furent effectués, tous peu fructueux. La génétique d’un chien plutôt qu’un autre ressortait beaucoup trop fortement. Le côté trop joueur du labrador ressortait chez l’un, le look du bouvier ressortait aléatoirement ou inégalement chez un autre. Puis, on a concentré les efforts sur stabiliser le pelage et obtenir un motif que l’on connaît et reconnait aujourd’hui, soit le corps noir avec un plastron blanc et du blanc au visage et sur les pattes. Aujourd’hui, ce chien est celui que l’on appelle le « Saint-Pierre », une déclinaison précise du labernois.
- Ce chien est amoureux de l’humain et est TRÈS loyal;
- Il possède une énergie moyenne, ce qui est idéal pour un chien-guide, la parfaite balance entre pouvoir passer de longs moments au repos et être assez dynamique pour faire son travail d’aidant et de guide;
- Il est doté d’une grande intelligence et apprend très bien;
- Il est très agréable à former, la bonne relation avec l’entraineur s’établit rapidement;
- Il est esthétiquement magnifique et possède un facteur look des plus attrayant.
L’avenir de la « race »
L’actuel labernois Saint-Pierre n’est pas une race officielle. Ces efforts de multiples accouplement ont aussi servi à stabiliser le comportement du chien. Le labernois Saint-Pierre est probablement ce qui existe de plus près de la perfection pour une utilisation comme chien-guide.
Pour qu’une race soit reconnue comme officielle, on doit pouvoir avoir 5 générations du chien et ce de différentes souches indépendantes mais ramenant toutes au même chien initial. Ce n’est pas simple et ce n’est pas une priorité pour le moment. Mira désire avant tout, pour les prochaines années, stabiliser le Saint-Pierre. On désire lui confirmer son tempérament, son physique et son esthétique à 300% ainsi que connaître et maîtriser ses problèmes de santé potentiels le plus possible. On souhaite aussi renforcer ses souches afin d’obtenir encore et toujours le chien le plus parfait possible, celui que l’on appelle souvent « LE chien Mira ».
D’autres éleveurs d’à travers partout dans le monde pourraient vouloir reproduire les mêmes races souches (labrador et bouvier bernois) et le labernois afin d’obtenir leur version du Saint-Pierre. Il y a toujours ce risque mais, il est peu probable. La notoriété de Mira et ses efforts envers la création et la continuation de ce chien lui confère un certain respect. On verrait mal monsieur et madame tout-le-monde s’amuser à copier la démarche canine de Mira. Le Saint-Pierre est maintenant une icône de la fondation et il est plutôt difficile de surpasser ce qui a été fait jusqu’à présent.
Avoir son labernois ou son Saint-Pierre
Obtenir un labernois de façon personnelle est toujours possible dans la mesure où un éleveur décide d’accoupler les 2 races souches (labrador et bouvier bernois) et de les rendre disponible dans leur élevage. Cependant, le Saint-Pierre est exclusif à Mira et il n’est pas possible d’en obtenir un à moins d’être un bénéficiaire de la fondation ou une famille d’accueil qui obtient la garde temporaire d’un chien le temps de sa socialisation. Mais on comprend que vous en voudriez un, ils sont si extraordinaires!
Publié par Martine Pelletier
Photo (3) Martine Pelletier
*Merci à Nicolas Saint-Pierre, directeur général de Mira, pour son précieux temps et ses informations.
*crédit photos : Fondation Mira, @labernesebrothers et fado_theblackpup sur Instagram
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